03 JUIN 2017

aden - Philippe Piazzo: Nos vies heureuses

"Evidemment, elles ne sont pas si heureuses, nos vies. Ni celles des quelques jeunes hommes et femmes qui se croisent au gré du film. Mais c'est un titre comme un panneau indicateur, une impression qu'aimerait provoquer le cinéaste et celle qu'il réussit à installer. Une direction qui n'a de sens que dans la durée et dans la profusion, et qui trouve sa justification et sa force dans la rencontre, notamment celle des comédiens. C'est la présence des êtres, le contact des uns avec les autres qui insufflent l'énergie nécessaire pour avancer. Ici, chacun se cherche, se débat dans ses souffrances et ses contradictions, se débrouille avec ses désirs, mais finit par tirer sa vie du côté de la lumière, à force de volonté. C'est une sorte de profession de foi, et la preuve par l'image : nous avons besoin des autres. Besoin d'avoir confiance. Nos vies heureuses rame donc à contre-courant d'une époque plus volontiers individualiste et cynique, mais se trouve dans l'exacte continuité du (long)court métrage, Corps inflammables, un autre portrait de groupe qui avait révélé le réalisateur en 1994. La générosité unanimiste de Nos vies heureuses s'expose donc à la méfiance, et c'est dire comme son propos est d'actualité. L'humanité y est montrée à brûle-pourpoint. Sans afféterie. Cadrée parfois dans un tremblement, avec fébrilité et sans jeu de lumières. Il n'y a pas d'autre art ici que l'être humain."

"Evidemment, elles ne sont pas si heureuses, nos vies. Ni celles des quelques jeunes hommes et femmes qui se croisent au gré du film. Mais c'est un titre comme un panneau indicateur, une impression qu'aimerait provoquer le cinéaste et celle qu'il réussit à installer. Une direction qui n'a de sens que dans la durée et dans la profusion, et qui trouve sa justification et sa force dans la rencontre, notamment celle des comédiens. C'est la présence des êtres, le contact des uns avec les autres qui insufflent l'énergie nécessaire pour avancer.

Ici, chacun se cherche, se débat dans ses souffrances et ses contradictions, se débrouille avec ses désirs, mais finit par tirer sa vie du côté de la lumière, à force de volonté. C'est une sorte de profession de foi, et la preuve par l'image : nous avons besoin des autres. Besoin d'avoir confiance. Nos vies heureuses rame donc à contre-courant d'une époque plus volontiers individualiste et cynique, mais se trouve dans l'exacte continuité du (long)court métrage, Corps inflammables, un autre portrait de groupe qui avait révélé le réalisateur en 1994.

La générosité unanimiste de Nos vies heureuses s'expose donc à la méfiance, et c'est dire comme son propos est d'actualité. L'humanité y est montrée à brûle-pourpoint. Sans afféterie. Cadrée parfois dans un tremblement, avec fébrilité et sans jeu de lumières. Il n'y a pas d'autre art ici que l'être humain."