03 JUIN 2017

avoir-alire.com - Gérard Crespo: Comment j'ai détesté les maths

" Disons-le d’emblée : que le spectateur soit matheux ou allergique à la matière, il ne pourra être que passionné par ce film, radioscopie du poids des maths dans notre société. Ni documentaire sarcastique à la Michael Moore, ni objet contemplatif sur la pédagogie comme le fut Être et avoir de Nicolas Philibert, Comment j’ai détesté les maths a un ton bien à lui dans un genre assez casse-tête. Olivier Peyon est ainsi habile à montrer le décalage entre la passion communicative de mathématiciens de génie (de surcroît modestes et sympathiques) et la machine à broyer des maths, élitiste et (ir)rationnelle, qui fit (et fait encore) les beaux et mauvais jours du système éducatif. Entre la volonté de valoriser l’abstraction et les velléités de donner du sens aux objets mathématiques, entre l’élitisme et la démocratisation, entre le respect envers la recherche fondamentale et les récentes dérives des mathématiciens financiers responsables de la crise des subprimes, le cinéaste pointe admirablement les contradictions et le statut constamment ambigu de la discipline. « Si on enseignait l’esprit de liberté des maths aux enfants, tous les élèves deviendraient des rebelles ». Ces propos d’un chercheur, ami du cinéaste, illustrent l’objectif du film, qui analyse avec pertinence comment une science basée sur le doute et la remise en cause permanente a pu devenir une arme froide au service des pouvoirs de toute sorte. (…) Sur le plan formel, Comment j’ai détesté les maths propose un montage maîtrisé, combinant images d’archives, témoignages de spécialistes et plans insolites."

" Disons-le d’emblée : que le spectateur soit matheux ou allergique à la matière, il ne pourra être que passionné par ce film, radioscopie du poids des maths dans notre société. Ni documentaire sarcastique à la Michael Moore, ni objet contemplatif sur la pédagogie comme le fut Être et avoir de Nicolas Philibert, Comment j’ai détesté les maths a un ton bien à lui dans un genre assez casse-tête. Olivier Peyon est ainsi habile à montrer le décalage entre la passion communicative de mathématiciens de génie (de surcroît modestes et sympathiques) et la machine à broyer des maths, élitiste et (ir)rationnelle, qui fit (et fait encore) les beaux et mauvais jours du système éducatif.

Entre la volonté de valoriser l’abstraction et les velléités de donner du sens aux objets mathématiques, entre l’élitisme et la démocratisation, entre le respect envers la recherche fondamentale et les récentes dérives des mathématiciens financiers responsables de la crise des subprimes, le cinéaste pointe admirablement les contradictions et le statut constamment ambigu de la discipline.

« Si on enseignait l’esprit de liberté des maths aux enfants, tous les élèves deviendraient des rebelles ». Ces propos d’un chercheur, ami du cinéaste, illustrent l’objectif du film, qui analyse avec pertinence comment une science basée sur le doute et la remise en cause permanente a pu devenir une arme froide au service des pouvoirs de toute sorte. (…) Sur le plan formel, Comment j’ai détesté les maths propose un montage maîtrisé, combinant images d’archives, témoignages de spécialistes et plans insolites."