02 JUIN 2022

Beau rivage - Entretien avec la co-réalisatrice Nathalie Basteyns

Après le succès de "Beau Séjour", vivants et morts renouent le dialogue dans la série "Beau rivage", toujours orchestrée par le tandem flamand Kaat Beels et Nathalie Basteyns. Un nouvel opus sur lequel revient cette dernière.

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"Beau rivage" reprend le même concept que "Beau Séjour", mais raconte une autre histoire. Cette nouvelle saison était-elle prévue dès l'origine ? 

Nathalie Basteyns : L'idée est venue des scénaristes. Beau Séjour mettait en scène une jeune femme, Kato, comme personnage principal. Lors du montage, ils ont suggéré une deuxième saison avec, cette fois, un protagoniste âgé, en l'occurrence un homme, qui aurait sa vie derrière lui. Kaat Beels et moi-même avons aussitôt approuvé et nous préférons d'ailleurs cette saison à la première. En confrontant à nouveau les morts et les vivants de façon réaliste, nous creusons le thème des relations au sein de la famille.

 

Peut-être aussi celui des relations entre hommes et femmes ?  

Nathalie Basteyns : C'est vrai. Au centre de l'intrigue, trois sœurs sont aux prises avec la perte d'un père, et d'un fils pour l'une d'entre elles. Si cet angle ne constituait pas forcément notre point de vue initial, nous avons d'abord été intéressées par la façon dont les personnages se révèlent dans une situation mêlant le fantastique au réel : Maurice, surtout, le père – et grand-père –, apparaît bien plus sympathique dans la mort que dans la "vraie" vie.

 

La famille tient presque lieu de personnage à part entière. La voyez-vous comme une métaphore de nos fractures contemporaines ?

Nathalie Basteyns : On peut effectivement lire à travers elle une sorte d'état de nos sociétés, de la Belgique, bien sûr, avec ses divisions internes, mais aussi de toutes les autres. Quelle famille n'est pas fracturée ? Malgré tout, les choses se terminent bien... parfois.

 

Pourquoi avoir choisi le milieu maritime comme cadre de l’intrigue ? 

Nathalie Basteyns : Au travers d’un village du Limbourg, Beau Séjour se situait dans les terres. Nous avons voulu cette fois donner à voir une autre facette de la Belgique en situant l'action dans plusieurs cités balnéaires de la côte flamande, et en particulier Zeebruges, un décor qui fait vraiment partie de la culture belge. Ostende, où mes parents possédaient d’ailleurs un appartement, et Zeebruges ne sont qu'à une heure de route de Bruxelles, et tout le monde s'y rend, en vacances ou à la journée, pour y déguster les fameuses croquettes de crevettes... Ceci étant, comme je circule en fauteuil roulant et que Kaat craint l'eau, le tournage de certaines scènes a parfois été assez épique ! Sans compter qu’il a fallu négocier avec les autorités maritimes, un milieu strict et très codifié.

 

 

Propos recueillis par Benoît Hervieu-Léger

 

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