Cahiers du Cinéma - Sylvain Coumoul: Innocence
"Passé le générique à l'étoile jaune, Lucile Hadzihalilovic -monteuse de Carne et Seul contre tous- poursuit son ascension de la provocation chic par un versant encore vierge : la pure pédophilie. Des fillettes kidnappées se retrouvent à grandir dans un pensionnat sans âge, où ne leur sont enseignées que sciences naturelles (reproduction, cycles, etc.) et danse classique (maintien corporel, mise en valeur du ploum-ploum, …etc.). Au-delà d’une ambiance qui se voudrait shyamalanesque, suinte à chaque plan une conception malade de l’enfance, perçue sous l’angle exclusif de la défloration. Qu'un sous-titre possible à Innocence soit quelque chose comme La Fabrique des Salopes, voilà ce que la cinéaste voudrait imputer à la perversité du regard masculin : "le film risque de renvoyer les hommes aux regard qu’eux-mêmes posent sur ces jeunes filles." Piètre retournement, lorsqu'on sait que l'introduction visuelle des personnages s'effecture par la jupette, que l'eau du lac perle sur les jeunes épidermes comme bientôt perlera le sang de la flagellation, qu'une séquence de balançoire est l'occasion d'une insistance contreplongée. Non, il serait plus raisonnable d'admettre que c'est la rencontre de la thématique totalitaire du pensionnat et de la finalité sexuelle de cette éducation des petites filles qui enfante ici d'incontrôlables hybriques. Le film semble recherche cette perte de contrôle."
"Passé le générique à l'étoile jaune, Lucile Hadzihalilovic -monteuse de Carne et Seul contre tous- poursuit son ascension de la provocation chic par un versant encore vierge : la pure pédophilie. Des fillettes kidnappées se retrouvent à grandir dans un pensionnat sans âge, où ne leur sont enseignées que sciences naturelles (reproduction, cycles, etc.) et danse classique (maintien corporel, mise en valeur du ploum-ploum, …etc.). Au-delà d’une ambiance qui se voudrait shyamalanesque, suinte à chaque plan une conception malade de l’enfance, perçue sous l’angle exclusif de la défloration. Qu'un sous-titre possible à Innocence soit quelque chose comme La Fabrique des Salopes, voilà ce que la cinéaste voudrait imputer à la perversité du regard masculin : "le film risque de renvoyer les hommes aux regard qu’eux-mêmes posent sur ces jeunes filles." Piètre retournement, lorsqu'on sait que l'introduction visuelle des personnages s'effecture par la jupette, que l'eau du lac perle sur les jeunes épidermes comme bientôt perlera le sang de la flagellation, qu'une séquence de balançoire est l'occasion d'une insistance contreplongée. Non, il serait plus raisonnable d'admettre que c'est la rencontre de la thématique totalitaire du pensionnat et de la finalité sexuelle de cette éducation des petites filles qui enfante ici d'incontrôlables hybriques. Le film semble recherche cette perte de contrôle."