06 FÉVRIER 2018

Critikat.com - Axel Scoffier: Un beau soleil intérieur

" Claire Denis séduit par le rythme de son montage, par la manière dont elle étire certains plans et limite les coupures au strict minimum. Les duels amoureux sont filmés au rythme d’un jazz doux (voire doucereux) par une caméra dont le mouvement balancé rappelle l’enivrante scène de séduction inaugurale d’Eyes Wide Shut, celle de ce bal du nouvel an qui voit la rencontre entre un vieux beau et la jeune épouse délaissée (Nicole Kidman). La caméra de Claire Denis fait tourner la tête tant elle se balade d’un personnage à l’autre tout en scrutant avec attention chacune de leurs paroles, chacun de leurs regards, comme autant de trompe-l’œil amoureux dans lesquels Isabelle est tentée de se jeter. Le jeu de Juliette Binoche, qui alterne entre candeur et fermeté, ouverture et fermeture, est mis en valeur par la cinéaste qui n’hésite pas à insister sur sa naïveté (les plans longs sur son visage, le jeu des lumières) et à développer complètement la vague de ses émotions (en témoigne son coup de gueule un peu ridicule contre les amis parisiens tout aussi ridicules lors d’une marche ébahie à la campagne). Elle se plaît surtout à capter la langueur et la douceur du corps de son actrice lors de scènes de lit filmées comme de petits instants utopiques. En plus d’être une excellente analyse des rapports de forces amoureux et une grande leçon de communication, Un beau soleil intérieur se présente comme un magnifique et terrible film d’amour déçu."

" Claire Denis séduit par le rythme de son montage, par la manière dont elle étire certains plans et limite les coupures au strict minimum. Les duels amoureux sont filmés au rythme d’un jazz doux (voire doucereux) par une caméra dont le mouvement balancé rappelle l’enivrante scène de séduction inaugurale d’Eyes Wide Shut, celle de ce bal du nouvel an qui voit la rencontre entre un vieux beau et la jeune épouse délaissée (Nicole Kidman). La caméra de Claire Denis fait tourner la tête tant elle se balade d’un personnage à l’autre tout en scrutant avec attention chacune de leurs paroles, chacun de leurs regards, comme autant de trompe-l’œil amoureux dans lesquels Isabelle est tentée de se jeter. Le jeu de Juliette Binoche, qui alterne entre candeur et fermeté, ouverture et fermeture, est mis en valeur par la cinéaste qui n’hésite pas à insister sur sa naïveté (les plans longs sur son visage, le jeu des lumières) et à développer complètement la vague de ses émotions (en témoigne son coup de gueule un peu ridicule contre les amis parisiens tout aussi ridicules lors d’une marche ébahie à la campagne). Elle se plaît surtout à capter la langueur et la douceur du corps de son actrice lors de scènes de lit filmées comme de petits instants utopiques. En plus d’être une excellente analyse des rapports de forces amoureux et une grande leçon de communication, Un beau soleil intérieur se présente comme un magnifique et terrible film d’amour déçu."