15 JANVIER 2021

Critikat.com - Hugo Mattias: Mignonnes

"Le titre du premier long métrage de Maïmouna Doucouré installe d’emblée le récit dans une polysémie calquée sur les tensions qui agitent sa jeune héroïne, parvenue à l’âge délicat où l’adjectif « mignonne » change de sens et de valeur. Amy (Fathia Youssouf) est donc « mignonne » lorsqu’elle accompagne sagement sa mère à la salle de prière ou qu’elle prétend pouvoir compter les céréales de son petit frère avant de les lui servir, mais elle aspire surtout à faire partie des filles les plus « mignonnes » du collège, de celles dont l’assurance et les tenues provocantes suffisent à capter les regards et à gonfler le nombre de followers. Pour accomplir cette métamorphose, Amy devra braver les traditions familiales et se faire sa place au sein d’un groupe de jeunes danseuses, justement baptisé « les Mignonnes ». Ces quatre préadolescentes apparaissent pour la première fois figées dans des poses suggestives, lors d’un « Mannequin challenge[1] » où elles sont filmées comme un seul corps. La polysémie du titre rejoint alors le caractère équivoque de ces corps de jeunes filles encore installés dans le confort de l’enfance (pour discuter en toute tranquillité, Amy et Angelica se nichent dans le tambour d’un sèche-linge, comme dans un cocon), mais qui s’approprient déjà l’attitude de leurs aînées, en particulier de celles qui affichent la plus forte cote de popularité sur les réseaux sociaux. (...)"

"Le titre du premier long métrage de Maïmouna Doucouré installe d’emblée le récit dans une polysémie calquée sur les tensions qui agitent sa jeune héroïne, parvenue à l’âge délicat où l’adjectif « mignonne » change de sens et de valeur. Amy (Fathia Youssouf) est donc « mignonne » lorsqu’elle accompagne sagement sa mère à la salle de prière ou qu’elle prétend pouvoir compter les céréales de son petit frère avant de les lui servir, mais elle aspire surtout à faire partie des filles les plus « mignonnes » du collège, de celles dont l’assurance et les tenues provocantes suffisent à capter les regards et à gonfler le nombre de followers. Pour accomplir cette métamorphose, Amy devra braver les traditions familiales et se faire sa place au sein d’un groupe de jeunes danseuses, justement baptisé « les Mignonnes ». Ces quatre préadolescentes apparaissent pour la première fois figées dans des poses suggestives, lors d’un « Mannequin challenge[1] » où elles sont filmées comme un seul corps. La polysémie du titre rejoint alors le caractère équivoque de ces corps de jeunes filles encore installés dans le confort de l’enfance (pour discuter en toute tranquillité, Amy et Angelica se nichent dans le tambour d’un sèche-linge, comme dans un cocon), mais qui s’approprient déjà l’attitude de leurs aînées, en particulier de celles qui affichent la plus forte cote de popularité sur les réseaux sociaux. (...)"

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