03 JUIN 2017

Critikat.com - Ursula Michel: Le Grand Soir

" Alors qu’Aaltra et Avida lorgnaient vers un cinéma quasi expérimental, poétique et allégorique, Le Grand Soir a les deux rangers bien ancrées dans la boue de la réalité. Prenant à bras le corps la crise philosophique qui parcourt l’échine du monde capitaliste, les deux réalisateurs interrogent l’inertie de la classe laborieuse (incarnée par Jean-Pierre et les parents, patrons de la Pataterie), en regard de la prise de distance extrême de Not, outcastvolontaire, épris de liberté. Le Grand Soir participe ainsi de la réflexion contemporaine face à l’effondrement d’un système, par l’entremise de l’éclatement de la bulle de Jean-Pierre. Largué par sa femme, dégagé par son patron, incapable de mettre fin à ses jours (une immolation par le feu qui fait pschitt), le personnage campé par Dupontel synthétise à lui seul le mal-être d’une société. Société à laquelle il veut désespérément appartenir mais qui lui claque la porte au nez. L’ambition du film des Grolandais est grande et ô surprise, leur réussite l’est tout autant."

" Alors qu’Aaltra et Avida lorgnaient vers un cinéma quasi expérimental, poétique et allégorique, Le Grand Soir a les deux rangers bien ancrées dans la boue de la réalité. Prenant à bras le corps la crise philosophique qui parcourt l’échine du monde capitaliste, les deux réalisateurs interrogent l’inertie de la classe laborieuse (incarnée par Jean-Pierre et les parents, patrons de la Pataterie), en regard de la prise de distance extrême de Not, outcastvolontaire, épris de liberté.

Le Grand Soir participe ainsi de la réflexion contemporaine face à l’effondrement d’un système, par l’entremise de l’éclatement de la bulle de Jean-Pierre. Largué par sa femme, dégagé par son patron, incapable de mettre fin à ses jours (une immolation par le feu qui fait pschitt), le personnage campé par Dupontel synthétise à lui seul le mal-être d’une société. Société à laquelle il veut désespérément appartenir mais qui lui claque la porte au nez. L’ambition du film des Grolandais est grande et ô surprise, leur réussite l’est tout autant."