03 JUIN 2017

Dvd Classik.com - Ronny Chester: Obsession

" On le sait, Brian De Palma aime conclure ses films par des séquences d'anthologie. Ce qui impressionne pourtant dans Obsession, c'est que jamais son épilogue ne semble fabriqué, outré ou sans rapport avec le reste du film. Le fameux plan tournoyant qui unit les deux personnages pour leur offrir un destin que l'on ignore, tant les enjeux psychologiques sont délicats et incertains, se révèle d'une intensité dramatique bouleversante et échappe à l'accusation de virtuosité gratuite qu'on utilise trop souvent pour dénigrer le cinéma de De Palma (il faut cependant avouer que l'autre célèbre plan tournoyant dans Body Double était, lui, sacrément culotté et bien moins réussi sur le plan dramatique). Quand Michael et Sandra se jettent dans les bras l'un de l'autre, filmés par une caméra si virevoltante qu'elle tend à créer une sensation de vertige (vous avez dit Vertigo ?), on assiste à la résolution d'une tragédie familiale qui émeut autant qu'elle désarçonne tellement il devient difficile de séparer les trois incarnations que sont Elizabeth, Amy et Sandra. Ce parti-pris formel se marie à la perfection avec l'interprétation poignante d'une Geneviève Bujold totalement investie dans son rôle d'enfant / adulte qui renoue avec un sentiment profond d'amour. A l'image, la boucle du récit se referme : le père et la fille renouent dans un mouvement de danse et l'on repense à la séquence d'ouverture d'Obsession que le cinéaste réinvente avec un lyrisme échevelé et un onirisme mâtiné d'ironie. Rarement dans le cinéma de Brian De Palma (on pense aussi à Blow Out) avions-nous pu assister à une séquence d'une telle puissance émotionnelle. On osera presque affirmer que cette conclusion dépasse, en qualité d'écriture comme sur un plan passionnel, celle de Vertigo avec sa sonnerie de cloches bien trop providentielle."

" On le sait, Brian De Palma aime conclure ses films par des séquences d'anthologie. Ce qui impressionne pourtant dans Obsession, c'est que jamais son épilogue ne semble fabriqué, outré ou sans rapport avec le reste du film. Le fameux plan tournoyant qui unit les deux personnages pour leur offrir un destin que l'on ignore, tant les enjeux psychologiques sont délicats et incertains, se révèle d'une intensité dramatique bouleversante et échappe à l'accusation de virtuosité gratuite qu'on utilise trop souvent pour dénigrer le cinéma de De Palma (il faut cependant avouer que l'autre célèbre plan tournoyant dans Body Double était, lui, sacrément culotté et bien moins réussi sur le plan dramatique).

Quand Michael et Sandra se jettent dans les bras l'un de l'autre, filmés par une caméra si virevoltante qu'elle tend à créer une sensation de vertige (vous avez dit Vertigo ?), on assiste à la résolution d'une tragédie familiale qui émeut autant qu'elle désarçonne tellement il devient difficile de séparer les trois incarnations que sont Elizabeth, Amy et Sandra. Ce parti-pris formel se marie à la perfection avec l'interprétation poignante d'une Geneviève Bujold totalement investie dans son rôle d'enfant / adulte qui renoue avec un sentiment profond d'amour. A l'image, la boucle du récit se referme : le père et la fille renouent dans un mouvement de danse et l'on repense à la séquence d'ouverture d'Obsession que le cinéaste réinvente avec un lyrisme échevelé et un onirisme mâtiné d'ironie.

Rarement dans le cinéma de Brian De Palma (on pense aussi à Blow Out) avions-nous pu assister à une séquence d'une telle puissance émotionnelle. On osera presque affirmer que cette conclusion dépasse, en qualité d'écriture comme sur un plan passionnel, celle de Vertigo avec sa sonnerie de cloches bien trop providentielle."