27 MARS 2019

Entretien avec Emilie Dequenne, héroïne du film "La vie d'après"

En mettant en scène, dans une ville du nord de la France, les chassés-croisés de personnages en quête d’amour, Jean-Marc Brondolo signe un émouvant film choral avec la formidable Émilie Dequenne.

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Qu’est-ce qui vous a donné envie d’interpréter le personnage de Marion ?

Émilie Dequenne : Le réalisateur Jean-Marc Brondolo et moi partageons le même agent. C’est lui qui m’a soumis le scénario d’ « Une vie après ». J’ai tout de suite été séduite par l’universalité du propos, la délicatesse et la force avec laquelle il est abordé. Nous pouvons tous, à un moment donné, nous demander si nous sommes toujours amoureux de la personne qui partage notre vie. Si je ne suis pas encore quadragénaire, comme Marion, je suis mariée à un homme plus âgé que moi et je fréquente aussi des amis plus âgés. Je crois que je suis en mesure de comprendre ce questionnement : est-ce que nos choix sont définitifs ? Avec quels impacts sur nous et nos proches ? Autant de questions soulevées par ce film.

Comment définiriez-vous cette femme ?

Parmi tous les personnages auxquels – et c’est aussi la force du film – chaque spectateur peut s’identifier, Marion me paraît la plus structurée, celle qui s’écoute le mieux, qui sait ce qui est le mieux pour elle. Elle assume ce qu’elle est, ce qu’elle veut et ne veut plus. Elle est dans une démarche plutôt constructive, même si l’histoire débute par une “destruction”, celle de son couple. Elle est aussi capable de déclencher des prises de conscience chez autrui, comme chez Dominique, incarné par Frédéric Pierrot, qui comprend peu à peu que les sentiments qu’il porte à sa femme, interprétée par Marilyne Canto, se sont éteints.

Vous sentez-vous proche d’elle ?

 Comme Marion, je suis très à l’écoute de ce que je veux et ne veux pas et je n’ai pas peur de faire des choix. Je pense que si je n’étais plus amoureuse de mon mari, je serais incapable de le lui cacher. Dans tous les cas, je ne supporte pas l’idée de me retrouver dans une situation que je subirais, qui me dépasserait et me rendrait malheureuse.

Avez-vous récemment tourné dans d’autres films ?

Je viens notamment de jouer dans le dernier long métrage de Laurent Heynemann, tourné à Arras, Je ne rêve que de vous, avec Elsa Zylberstein et Hippolyte Girardot. C’est un film magnifique sur la passion entre Jeanne Reichenbach et Léon Blum quand, pendant la dernière guerre mondiale, celui-ci était prisonnier politique.

 

Propos recueillis par Laure Naimski