28 FÉVRIER 2011

Henry Colomer : " J’aime croire que chaque chose et chaque être diffusent une petite lumière pour ceux qui veulent bien la chercher. "

Souvenirs d'enfance placés sous le signe du mystère. Le cinéaste cherche à convoquer ce monde enfoui où tout résonne...

Avec NOCTURNES, j’ai voulu me glisser dans les sensations d’un enfant, explorer avec lui la trame d’un monde où tout résonne, tout fait signe, tout se déploie dans un réseau de correspondances mystérieuses. Mystères de toutes tailles, de tous ordres, et mystères multipliés pour cet enfant le jour où sa vie change radicalement, son père étant devenu soldat au milieu d’une guerre. De ce changement, et de tant d’autres, j’ai tenté de rendre compte par les archives insérées dans la trame du récit : l’entrée dans un monde de machines aux puissances décuplées, d’armes apocalyptiques, à une époque où subsistaient encore tant de vieux rituels pour apprivoiser le cours des choses. J’aime croire que chaque chose et chaque être diffusent une petite lumière pour ceux qui veulent bien la chercher. Longtemps après, la part d’enfance qui est en nous continue à demander « Pourquoi ? … Mais pourquoi ? ». Elle voudrait que soit suspendu le décompte mécanisé des horloges et que nous soient rendus les temps immémoriaux du conte, de la légende ; ceux qui nous parlent des origines, de la mort, de notre petite place au milieu des autres, au milieu des grands cycles. L’enfant se projette dans les aventures de “Voyage au centre de la terre“ ; l’adulte qui se souvient de cet enfant entreprend un autre voyage, au centre de lui-même...Henry Colomer