21 OCTOBRE 2021

Hierro - Saison 2 - Un truand qui a du bon

Avec la juge Candela, Antonio, son personnage, entretient un lien étrange, tissé de méfiance et de respect mutuel. Interview de l’acteur argentin Darío Grandinetti, qui confie son goût pour les rôles ambivalents, tel ce trafiquant sympathique, protagoniste clé de cette saison 2

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Quels aspects du personnage d’Antonio Díaz vous ont donné envie d’en endosser le rôle ?

Darío Grandinetti : Ce que j’aime chez lui, c’est que c’est un méchant qui ne le reste pas. Autrement dit, un homme qui peut susciter l’empathie du spectateur. Quand on incarne un personnage mauvais, le lien avec le public est plus difficile à établir. Antonio Díaz est un truand qui a une part d’humanité en lui, ou à l’inverse, une bonne personne qui verse dans la violence. Les personnages de ce type sont plus riches, compte tenu des deux visages qu’ils présentent au public et, bien sûr, plus intéressants à jouer.

 

Votre personnage évolue-t-il d’une saison à l’autre, en particulier dans ses relations avec la magistrate incarnée par Candela Peña ?

Darío Grandinetti : La décision de poursuivre l’aventure a été prise suite au succès et aux qualités de la première saison. La deuxième saison, à ma connaissance, n’était pas prévue au départ. Les conflits intérieurs qui rongent Antonio y apparaissent de manière plus nette. Ses relations avec la juge évoluent, elles aussi, mais sans se départir de cette dimension particulière qui fait tout leur sel. On a parfois l’impression que quelque chose de plus pourrait advenir entre eux. Nombre de scénaristes ne se gêneraient pas pour leur offrir une aventure. Mais c’est une constante de Hierro : les choses y prennent souvent une tournure inattendue. Ces deux personnages complexes se comprennent mieux en évoluant l’un au côté de l’autre. Peut-être même que leurs ressemblances (paradoxales, quand on connaît leur métier respectif !) leur permettent de se reconnaître à travers l’autre.

 

Comment avez-vous perçu cette nouvelle saison et quels projets vous attendent ?

Darío Grandinetti : Du point de vue de la réalisation et de l’écriture, je la trouve plus aboutie encore. Ceux qui nous ont filmés ne se sont pas contentés d’être dans la continuité : ils ont su capter cette nouvelle intrigue avec autant de talent que pour le premier opus. D’où la volonté de terminer là Hierro, sans troisième saison. J’ai désormais deux longs métrages en préparation en Argentine et d’autres projets de série en Espagne. Je vis entre les deux pays et les agendas se télescopent... D’autant que j’aimerais aussi travailler en France, retrouver des gens comme Pedro Almodóvar ou Fanny Ardant *, une actrice extraordinaire et une personne merveilleuse.

 

* L’actrice partageait avec Darío Grandinetti l’affiche de « L’année du déluge « de Jaime Chávarri, sorti en 2004.

 

Darío Grandinetti est né dans une province rurale de l’Argentine, il a décidé à 25 ans de devenir comédien. Il a acquis une stature internationale en 2014, en obtenant un Emmy pour son rôle dans la série « Televisión Por la Inclusión ». Darío Grandinetti, 62 ans, est désormais une star. Son talent essaime, de ses débuts à la télévision en 1980 jusqu’au cinéma, avec Pedro Almodóvar pour le rôle masculin principal de « Parle avec elle », ou « Julieta », en 2016 (deux coups d’éclats au sein d’une carrière forte de plus de quarante longs métrages), sans oublier les planches et, notamment, le seul-en-scène salué « Novecent o : pianiste », , d’Alessandro Baricco.