28 FÉVRIER 2011

Jean-Paul Civeyrac : "Quand je vois un film, j'ai envie qu'on me chuchote à l'oreille..."

Un film à tout petit budget, tourné en vidéo. Le cinéaste revient sur la genèse de son second long-métrage, " Les Solitaires".

"Quand je vois un film, j'ai envie d'entendre une personne me chuchoter quelque chose à l'oreille. Qu'elle ne s'adresse qu'à moi et non à la masse qui est dans la salle...", dit le réalisateur pour expliquer sa façon d'aborder le cinéma.

Le cinéaste attendait un complément de financement pour lancer le tournage de son second long-métrage lorsqu'il rencontra Jean-Claude Montheil qui venait de tourner avec Philippe Ramos L'Arche de Noé. Celui-ci lui fit part de l'amitié née avec son partenaire sur ce film, Philippe Garziano. Civeyrac eut alors envie d'écrire une histoire pour eux deux et son producteur, Philippe Martin, accepta l'idée d'un film à très faible budget.

Les Solitaires fut ainsi tourné avec une caméra DVC pro, qui permettait une image lisible même très faiblement éclairée, dans un décor unique, avec l'économie d'un court-métrage. Le film a été conçu comme une expérience, comme une esquisse qui aurait pu, éventuellement, ne pas être diffusée, et jamais envisagé par le réalisateur comme son "second long-métrage". "Je n'ai pas cherché non plus à dissimuler que le film était tourné en vidéo. Je sais que si le film a une valeur, cela passe, quel que soit le matériau."

Le réalisateur avoue avoir eu en tête un film référence : En présence d'un clown d'Ingmar Bergman. "Lorsque j'ai vu ce film sur Arte, il était suivi d'un documentaire où Bergman évoquait sa femme disparue dont il sentait parfois, dans sa cuisine, le souffle sur sa nuque. Sa façon de raconter cette histoire m'avait impressionné et j'y ai repensé en tournant...", confie-t-il.