03 JUIN 2017

L'Humanité - Ixchel Delaporte: La Rencontre

"Alain Cavalier murmure en filmant. Il chuchote ses perceptions, ausculte les visages et les corps de ceux qui l’entourent (...) Il saisit à chaque image les minuscules composantes de nos vies. Objets, paroles, souvenirs flottent et dansent devant son objectif. Les détails fondateurs d’une vie, parfois d’une rencontre, comme celle avec Françoise, sa compagne. Des moments si intimes qu’on est gêné de les regarder. Puis on sourit. Et on savoure ces magnifiques preuves de confiance que nous accorde le cinéaste (...) ... paradoxes, les délices et autres petits riens de la vie. À l’instar de cette aspirine effervescente, filmée de si près qu’on finit par y voir le temps qui passe, qui s’échappe et qui nous échappe. Le cinéma de Cavalier réaffirme sans cesse son attachement aux êtres vivants. Tous ces animaux, ces chats, ces oiseaux qui se posent dans la courette. D’autres qui viennent y mourir. La tristesse et le deuil font partie de ce cinéma-là. Jamais un cinéaste ne s’est adressé aussi intimement à ses spectateurs. Jamais cinéaste n’a divulgué avec autant de grâce ses faiblesses. Il fait corps et âme avec sa caméra. Extension de lui-même, elle finit par s’effacer. Et pourtant, c’est uniquement par elle, grâce à elle, que le cinéaste nous touche. Il possède le don de nous donner à voir ce qui est hors champ. Tout devient horizon rêvé. Moments exquis."

"Alain Cavalier murmure en filmant. Il chuchote ses perceptions, ausculte les visages et les corps de ceux qui l’entourent (...) Il saisit à chaque image les minuscules composantes de nos vies. Objets, paroles, souvenirs flottent et dansent devant son objectif. Les détails fondateurs d’une vie, parfois d’une rencontre, comme celle avec Françoise, sa compagne. Des moments si intimes qu’on est gêné de les regarder. Puis on sourit. Et on savoure ces magnifiques preuves de confiance que nous accorde le cinéaste (...)
... paradoxes, les délices et autres petits riens de la vie. À l’instar de cette aspirine effervescente, filmée de si près qu’on finit par y voir le temps qui passe, qui s’échappe et qui nous échappe. Le cinéma de Cavalier réaffirme sans cesse son attachement aux êtres vivants. Tous ces animaux, ces chats, ces oiseaux qui se posent dans la courette. D’autres qui viennent y mourir. La tristesse et le deuil font partie de ce cinéma-là.
Jamais un cinéaste ne s’est adressé aussi intimement à ses spectateurs. Jamais cinéaste n’a divulgué avec autant de grâce ses faiblesses. Il fait corps et âme avec sa caméra. Extension de lui-même, elle finit par s’effacer. Et pourtant, c’est uniquement par elle, grâce à elle, que le cinéaste nous touche. Il possède le don de nous donner à voir ce qui est hors champ. Tout devient horizon rêvé. Moments exquis."