04 JUIN 2019

La Croix - Corinne Renou-Nativel: Tout ce qu'il me reste de la révolution

"En 2008, Judith Davis fondait la troupe "L’Avantage du doute" et le spectacle Tout ce qu’il nous reste de la révolution, c’est Simon. Plus qu’une adaptation, le film en est le prolongement avec une thématique et des acteurs communs. Interprète formidable, Judith Davis a puisé en elle quelques éléments biographiques pour composer Angèle : une famille militante de gauche, un intérêt pour l’urbanisme, un sens fort du collectif et de l’engagement. Mais pour évoquer sa réflexion sur l’époque pour le moins dénuée de complaisance, elle opte pour le rire. « Il n’y a aucune raison de laisser l’humour ou la joie à la bêtise », estime la cinéaste qui, sans verser dans l’ironie ou le cynisme, cultive une vraie tendresse pour ses personnages, tous un peu paumés. Avec des répliques ciselées, un rythme enlevé et des comédiens réjouissants, elle évoque la précarité, la violence des relations managériales et la perte des idéaux dans une société où, au mieux, on se demande « Que faire ? » Ces vastes questions ont aussi leur place dans le registre intime. Peut-on concilier engagements politique et amoureux ? Angèle s’interroge comme sa mère autrefois avant de tout plaquer lorsque Lionel Jospin avait privatisé à tour de bras le secteur public. À l’image de son héroïne, le film affiche une belle énergie et un charme ravageur."

"En 2008, Judith Davis fondait la troupe "L’Avantage du doute" et le spectacle Tout ce qu’il nous reste de la révolution, c’est Simon. Plus qu’une adaptation, le film en est le prolongement avec une thématique et des acteurs communs. Interprète formidable, Judith Davis a puisé en elle quelques éléments biographiques pour composer Angèle : une famille militante de gauche, un intérêt pour l’urbanisme, un sens fort du collectif et de l’engagement. Mais pour évoquer sa réflexion sur l’époque pour le moins dénuée de complaisance, elle opte pour le rire. « Il n’y a aucune raison de laisser l’humour ou la joie à la bêtise », estime la cinéaste qui, sans verser dans l’ironie ou le cynisme, cultive une vraie tendresse pour ses personnages, tous un peu paumés.

Avec des répliques ciselées, un rythme enlevé et des comédiens réjouissants, elle évoque la précarité, la violence des relations managériales et la perte des idéaux dans une société où, au mieux, on se demande « Que faire ? » Ces vastes questions ont aussi leur place dans le registre intime. Peut-on concilier engagements politique et amoureux ? Angèle s’interroge comme sa mère autrefois avant de tout plaquer lorsque Lionel Jospin avait privatisé à tour de bras le secteur public. À l’image de son héroïne, le film affiche une belle énergie et un charme ravageur."