07 JUIN 2017

La Croix - Jean-Claude Raspiengeas: Hissein Habré, une tragédie tchadienne

Mahamat Saleh-Haroun écoute les victimes. Les mots sortent péniblement de ces corps abîmés, mutilés. Certains acceptent d’être confrontés à leur bourreau qui était souvent leur voisin. Il s’ensuit de laborieuses et méritoires palabres que filme le cinéaste pour arracher un pardon demandé et consenti du bout des lèvres. Le passé est le passé, plaident ceux qui n’ont pas la conscience tranquille, se décrivant toujours, ici comme ailleurs, comme de simples exécutants. De retour d’exil, Mahamat-Saleh Haroun accomplit une œuvre d’humanité. Avec sa caméra, il noue la culpabilité refoulée avec le désir de vengeance, converti en besoin de justice. Ce chemin-là, fragile, est capital. En mai 2016, Hissein Habré a été condamné à la prison à perpétuité, pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre, tortures et viols.

Mahamat Saleh-Haroun écoute les victimes. Les mots sortent péniblement de ces corps abîmés, mutilés. Certains acceptent d’être confrontés à leur bourreau qui était souvent leur voisin. Il s’ensuit de laborieuses et méritoires palabres que filme le cinéaste pour arracher un pardon demandé et consenti du bout des lèvres. Le passé est le passé, plaident ceux qui n’ont pas la conscience tranquille, se décrivant toujours, ici comme ailleurs, comme de simples exécutants.

De retour d’exil, Mahamat-Saleh Haroun accomplit une œuvre d’humanité. Avec sa caméra, il noue la culpabilité refoulée avec le désir de vengeance, converti en besoin de justice. Ce chemin-là, fragile, est capital.

En mai 2016, Hissein Habré a été condamné à la prison à perpétuité, pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre, tortures et viols.