03 JUIN 2017

La Revue du cinéma - Guy Allombert: Le Beaujolais nouveau est arrivé

"On devine les périls qui guettaient les auteurs, et comme il aurait été facile de sombrer dans la grosse rigolade et cette vulgarité typique qui est la maladie infantile du cinéma « comique » français. Miracle dû au beaujolais, ce petit vin original qui s'est taillé un empire aux portes de la Bourgogne, et mûrit sous les caresses d'un soleil exclusif, le film garde, d'un bout à l'autre, son équilibre et sa verve, sans se priver cependant de jeter quelques coups d'œil acérés sur ceux, paysans ou gendarmes, qui ne sont pas de l'univers picaresque de nos héros. Ceux-ci, s'ils donnent une fois une leçon à un ami de rencontre, ne se comportent jamais en prosélytes. Mais vivent, et pleinement. Les personnages de René Fallet, chantre inspiré et anar de la banlieue, du vélo et du pif, prennent les traits de Michel Galabru, de Jean Carmet, de Rabah Loucif, et, entre truculence et fantaisie, entament cette épopée délirante qui plonge le spectateur dans une euphorie digne des meilleurs brouilly. Première cuvée de Jean-Luc Voulfow, on peut dire qu'elle a du corps, une belle robe et qu'elle est somptueusement gouleyante. Le fait est suffisamment rare pour qu'on le signale : cette comédie populaire est une réussite. Au milieu de tant de films bouchonnés, son bouquet léger et pétillant réchauffe le cœur et enchante le palais !"

"On devine les périls qui guettaient les auteurs, et comme il aurait été facile de sombrer dans la grosse rigolade et cette vulgarité typique qui est la maladie infantile du cinéma « comique » français.

Miracle dû au beaujolais, ce petit vin original qui s'est taillé un empire aux portes de la Bourgogne, et mûrit sous les caresses d'un soleil exclusif, le film garde, d'un bout à l'autre, son équilibre et sa verve, sans se priver cependant de jeter quelques coups d'œil acérés sur ceux, paysans ou gendarmes, qui ne sont pas de l'univers picaresque de nos héros. Ceux-ci, s'ils donnent une fois une leçon à un ami de rencontre, ne se comportent jamais en prosélytes. Mais vivent, et pleinement.

Les personnages de René Fallet, chantre inspiré et anar de la banlieue, du vélo et du pif, prennent les traits de Michel Galabru, de Jean Carmet, de Rabah Loucif, et, entre truculence et fantaisie, entament cette épopée délirante qui plonge le spectateur dans une euphorie digne des meilleurs brouilly. Première cuvée de Jean-Luc Voulfow, on peut dire qu'elle a du corps, une belle robe et qu'elle est somptueusement gouleyante.

Le fait est suffisamment rare pour qu'on le signale : cette comédie populaire est une réussite. Au milieu de tant de films bouchonnés, son bouquet léger et pétillant réchauffe le cœur et enchante le palais !"