18 DÉCEMBRE 2019

La Voix du Nord - Christophe Caron: Trois jours et une vie

"Nicolas Boukhrief est un cinéaste érudit et respectueux de sa propre culture ciné. Cocréateur de feu le magazine ciné Starfix, réalisateur éclectique (Le Convoyeur, Made in France, La Confession), il trouve cette fois l’inspiration dans le cinéma populaire des années 50 et 60 tout en adaptant avec maîtrise un scénario écrit par l’écrivain Pierre Lemaitre (Au revoir là-haut), d’après son propre roman. Malgré son argument initial pas vraiment inédit (un drame, une enquête, des suspects), Trois jours et une vie s’éloigne fort opportunément de l’esthétique de téléfilm par des choix marqués. Le décor, angoissant à souhait (les Ardennes, la brume), abrite une communauté isolée et repliée sur elle-même, où la solidarité n’empêche pas le non-dit. Un gamin a disparu. Son père, Michel (Charles Berling), ivre de douleur, bouscule les consciences. Mais qui pourrait imaginer que c’est le jeune Antoine, fils de la gentille Blanche (Sandrine Bonnaire), qui détient la vérité ? La culpabilité à l’épreuve du temps est déjà un sujet passionnant. Abordé par le prisme de l’enfance, il prend une ampleur vertigineuse. Le personnage principal est un garçon qu’on va ensuite découvrir adulte, obligé de vivre avec son secret (la confirmation Pablo Pauly), et qu’une force quasiment surnaturelle va irrémédiablement relier à ce village maudit. Le plan final nous montre une réunion de famille qui devrait suggérer le réconfort. Celle-là nous glace le sang."

"Nicolas Boukhrief est un cinéaste érudit et respectueux de sa propre culture ciné. Cocréateur de feu le magazine ciné Starfix, réalisateur éclectique (Le Convoyeur, Made in France, La Confession), il trouve cette fois l’inspiration dans le cinéma populaire des années 50 et 60 tout en adaptant avec maîtrise un scénario écrit par l’écrivain Pierre Lemaitre (Au revoir là-haut), d’après son propre roman.

Malgré son argument initial pas vraiment inédit (un drame, une enquête, des suspects), Trois jours et une vie s’éloigne fort opportunément de l’esthétique de téléfilm par des choix marqués. Le décor, angoissant à souhait (les Ardennes, la brume), abrite une communauté isolée et repliée sur elle-même, où la solidarité n’empêche pas le non-dit. Un gamin a disparu. Son père, Michel (Charles Berling), ivre de douleur, bouscule les consciences. Mais qui pourrait imaginer que c’est le jeune Antoine, fils de la gentille Blanche (Sandrine Bonnaire), qui détient la vérité ?

La culpabilité à l’épreuve du temps est déjà un sujet passionnant. Abordé par le prisme de l’enfance, il prend une ampleur vertigineuse. Le personnage principal est un garçon qu’on va ensuite découvrir adulte, obligé de vivre avec son secret (la confirmation Pablo Pauly), et qu’une force quasiment surnaturelle va irrémédiablement relier à ce village maudit. Le plan final nous montre une réunion de famille qui devrait suggérer le réconfort. Celle-là nous glace le sang."