03 JUIN 2017

Le Journal du dimanche - "Alexis Campion": Pierre Rabhi, au nom de la terre

" Longtemps étouffée par les lobbies du profit aveugle, eux-mêmes renforcés par toute la cavalerie des modèles industriels et chimiques prétendument compétitifs, la parole de Pierre Rabhi a souvent été présentée comme marginale, alternative ou utopiste. Bref, jamais d'actualité. Comme par hasard. Que faire d'une explication sur les bienfaits du ver de terre, ce grand allié du laboureur, malheureusement décimé par les engrais chimiques ? Ils se le demandent encore. Pierre Rabhi, lui, n'a jamais douté du bien-fondé de ses intuitions. Dès les années 1960, en Ardèche, il a relevé le défi de sa ferme biologique, d'abord sans électricité ni eau courante. Dans les années 1980, il a monté des centres de formation en agro-écologie en Afrique. Par la suite, dans le monde entier via l'ONU, qui a fait appel à son expertise, Rabhi devient une figure internationale du bon sens écologique et du développement durable. Le documentaire qui lui est aujourd'hui consacré, limpide et didactique, aurait pu (et dû) exister voici dix ans, peut-être vingt ou plus. C'est dommage mais ainsi : il aura fallu attendre que le monde soit cerné de crises - financières, écologiques et climatiques - pour qu'une telle parole soit diffusée à une plus grande échelle… On se réjouit, quoi qu'il en soit, de redécouvrir ici Pierre Rabhi au travers de son parcours en Ardèche et en Afrique, et de ses fructueuses rencontres avec des révolutionnaires de tout poil (Thomas Sankara, Maurice Freund, Constance de Polignac…)."

" Longtemps étouffée par les lobbies du profit aveugle, eux-mêmes renforcés par toute la cavalerie des modèles industriels et chimiques prétendument compétitifs, la parole de Pierre Rabhi a souvent été présentée comme marginale, alternative ou utopiste. Bref, jamais d'actualité. Comme par hasard. Que faire d'une explication sur les bienfaits du ver de terre, ce grand allié du laboureur, malheureusement décimé par les engrais chimiques ? Ils se le demandent encore.

Pierre Rabhi, lui, n'a jamais douté du bien-fondé de ses intuitions. Dès les années 1960, en Ardèche, il a relevé le défi de sa ferme biologique, d'abord sans électricité ni eau courante. Dans les années 1980, il a monté des centres de formation en agro-écologie en Afrique. Par la suite, dans le monde entier via l'ONU, qui a fait appel à son expertise, Rabhi devient une figure internationale du bon sens écologique et du développement durable.

Le documentaire qui lui est aujourd'hui consacré, limpide et didactique, aurait pu (et dû) exister voici dix ans, peut-être vingt ou plus. C'est dommage mais ainsi : il aura fallu attendre que le monde soit cerné de crises - financières, écologiques et climatiques - pour qu'une telle parole soit diffusée à une plus grande échelle… On se réjouit, quoi qu'il en soit, de redécouvrir ici Pierre Rabhi au travers de son parcours en Ardèche et en Afrique, et de ses fructueuses rencontres avec des révolutionnaires de tout poil (Thomas Sankara, Maurice Freund, Constance de Polignac…)."