03 JUIN 2017

Le Monde - Isabelle Regnier: Bovines ou la vraie vie des vaches

" Des vaches charolaises. Blanches. Un paysage doucement vallonné, typique du bocage normand. Vert. Le film ne montre rien d'autre, ne dit rien d'autre. Ce pourrait être d'un ennui mortel. C'est au contraire, très curieusement, une belle invitation au voyage. Le voyage ? Une petite heure passée en compagnie de ces animaux qui font tellement partie du paysage qu'on ne s'arrête jamais pour les observer. Jeune réalisateur issu des artsplastiques, Emmanuel Gras les filme sous toutes les coutures. De près, de loin. Broutant, mettant bas, se faisant des mamours, déféquant, partant pour l'abattoir. Parfois plongés dans la brume matinale, parfois non, les plans sont de toute beauté, agencés selon un rythme harmonieux. Réalisée sans voix off, cette pastorale relève plus de l'exercice de style, de l'esquisse artistique, que du documentaire animalier à vocation pédagogique. On apprend néanmoins des choses. Ne serait-ce qu'à regarderces animaux, à découvrir leurs comportements, leurs affects. A admirerleurs jolis cils blancs. Point d'anthropomorphisme ici, le point de vue du plasticien évite cela. Emmanuel Gras n'est ni pour ni contre les vaches, ni pour ni contre l'élevage. En proposant de regarder ces animaux, en donnant à voirleur beauté, il invite à les respecter."

" Des vaches charolaises. Blanches. Un paysage doucement vallonné, typique du bocage normand. Vert. Le film ne montre rien d'autre, ne dit rien d'autre. Ce pourrait être d'un ennui mortel. C'est au contraire, très curieusement, une belle invitation au voyage. Le voyage ? Une petite heure passée en compagnie de ces animaux qui font tellement partie du paysage qu'on ne s'arrête jamais pour les observer.

Jeune réalisateur issu des artsplastiques, Emmanuel Gras les filme sous toutes les coutures. De près, de loin. Broutant, mettant bas, se faisant des mamours, déféquant, partant pour l'abattoir. Parfois plongés dans la brume matinale, parfois non, les plans sont de toute beauté, agencés selon un rythme harmonieux.

Réalisée sans voix off, cette pastorale relève plus de l'exercice de style, de l'esquisse artistique, que du documentaire animalier à vocation pédagogique. On apprend néanmoins des choses.

Ne serait-ce qu'à regarderces animaux, à découvrir leurs comportements, leurs affects. A admirerleurs jolis cils blancs. Point d'anthropomorphisme ici, le point de vue du plasticien évite cela.

Emmanuel Gras n'est ni pour ni contre les vaches, ni pour ni contre l'élevage. En proposant de regarder ces animaux, en donnant à voirleur beauté, il invite à les respecter."