03 JUIN 2017

Le Monde - Jean-Luc Douin: Coeur animal

" Situé dans les alpages de hautes-montagnes suisses, le premier long métrage de la vaudoise Séverine Cornamusaz campe un couple en souffrance, deux personnages de taiseux. En communion avec l'aridité des splendides paysages qui l'entourent (...) Le film dépeint le martyre des femmes battues en milieu rural, et plus précisément la prise de conscience d'un handicapé émotionnel qui n'a jamais appris à communiquer, sa compréhension tardive que les femmes aiment la tendresse, les câlins et les mots d'amour. Séverine Cornamusaz raconte une histoire qui lui tient à cœur, celle de ses grands-parents maternels. Elle joue l'abstraction, la simplicité, s'applique à montrer que le cœur du monstre macho peut saigner. Elle n'a pas choisi la facilité en adaptant un roman de Noëlle Revaz (Rapport aux bêtes, Gallimard) où le mari violent s'exprimait en un long monologue, et où son épouse était impalpable, réduite à un fantôme. Il lui a fallu transformer la logorrhée de son violent antihéros en silences lourds, grognements peu littéraires de rustre égaré..."

" Situé dans les alpages de hautes-montagnes suisses, le premier long métrage de la vaudoise Séverine Cornamusaz campe un couple en souffrance, deux personnages de taiseux. En communion avec l'aridité des splendides paysages qui l'entourent (...)

Le film dépeint le martyre des femmes battues en milieu rural, et plus précisément la prise de conscience d'un handicapé émotionnel qui n'a jamais appris à communiquer, sa compréhension tardive que les femmes aiment la tendresse, les câlins et les mots d'amour.

Séverine Cornamusaz raconte une histoire qui lui tient à cœur, celle de ses grands-parents maternels. Elle joue l'abstraction, la simplicité, s'applique à montrer que le cœur du monstre macho peut saigner. Elle n'a pas choisi la facilité en adaptant un roman de Noëlle Revaz (Rapport aux bêtes, Gallimard) où le mari violent s'exprimait en un long monologue, et où son épouse était impalpable, réduite à un fantôme.

Il lui a fallu transformer la logorrhée de son violent antihéros en silences lourds, grognements peu littéraires de rustre égaré..."