03 JUIN 2017

Le Monde - Thomas Sotinel: Soul Kitchen

" .. le résultat est tout à fait satisfaisant pour qui est venu chercher une raison de sourire d'une époque qui en offre peu (...) Moritz Bleibtreu (...) a joué Baader (dans La Bande à Baader d'Uli Ledel) et Goebbels dans Jud Süss - Film ohne Gewissen, d'Oskar Roehler, récemment présenté à Berlin. Akin lui offre des vacances dont il profite avec gourmandise, jouant de son charme de voyou qui s'harmonise très bien avec la gaucherie d'Adam Bousdoukos. L'acteur d'élection de Fatih Akin, Birol Unel, tient un rôle secondaire, mais décisif, en cuisinier mégalomane qui transforme le Soul Kitchen en restaurant gastronomique. Les femmes sont un peu moins bien traitées par le scénario. A la bourgeoise Nadine s'oppose une serveuse bohème qui s'amourache du frère délinquant. Mais les actrices (...) ne déméritent pas, se débrouillant toutes seules pour exister dans ce joyeux désordre qui fait Soul Kitchen. Tous sont comme des poissons dans l'eau dans les paysages de Hambourg. C'est finalement la ville qui fait basculer le film du bon côté. Non seulement Akin se sert avec habileté des vues postindustrielles d'une ville dans laquelle on a peine à reconnaître le décor de L'Ami américain que Wim Wenders y tourna il y a plus de trente ans, mais il analyse avec ironie et justesse le processus qui a présidé à sa transformation."

" .. le résultat est tout à fait satisfaisant pour qui est venu chercher une raison de sourire d'une époque qui en offre peu (...) Moritz Bleibtreu (...) a joué Baader (dans La Bande à Baader d'Uli Ledel) et Goebbels dans Jud Süss - Film ohne Gewissen, d'Oskar Roehler, récemment présenté à Berlin. Akin lui offre des vacances dont il profite avec gourmandise, jouant de son charme de voyou qui s'harmonise très bien avec la gaucherie d'Adam Bousdoukos. L'acteur d'élection de Fatih Akin, Birol Unel, tient un rôle secondaire, mais décisif, en cuisinier mégalomane qui transforme le Soul Kitchen en restaurant gastronomique.

Les femmes sont un peu moins bien traitées par le scénario. A la bourgeoise Nadine s'oppose une serveuse bohème qui s'amourache du frère délinquant. Mais les actrices (...) ne déméritent pas, se débrouillant toutes seules pour exister dans ce joyeux désordre qui fait Soul Kitchen.

Tous sont comme des poissons dans l'eau dans les paysages de Hambourg. C'est finalement la ville qui fait basculer le film du bon côté. Non seulement Akin se sert avec habileté des vues postindustrielles d'une ville dans laquelle on a peine à reconnaître le décor de L'Ami américain que Wim Wenders y tourna il y a plus de trente ans, mais il analyse avec ironie et justesse le processus qui a présidé à sa transformation."