03 JUIN 2017

Les Echos - Annie Coppermann, 27/11/1998: Hors-jeu

" Changeant de cap, le réalisateur de l’émouvant Bye Bye joue pour son troisième film la carte de la dérision. Découvert avec Pigalle, plongée terrifiante, un peu malsaine, dans l’univers de la drogue et des travestis, Karim Didri avait séduit sans réserves avec son deuxième film, Bye Bye, histoire de deux frères dans la misère marseillaise, constat des ravages du racisme et de l’exclusion. Ce troisième film parle encore de laissés-pour-compte. Mais, changeant de cap en jouant l’humour grinçant, il laisse par­tagé (...) Nous sommes en pleine romance de carton-pâte, couleur déri­sion et tendresse, sous les toits de Paris. Puis le film rose nuance électrique vire au noir. Ange « pète les plombs », comme on dit jusque dans les hautes sphères politiciennes (...) L’idée est amusante, et la deuxième moitié du film, d’abord, surprend agréablement. Les stars (chacune joue son propre rôle) réagissent en fonction de ce que l’on peut deviner de leur caractère. A la fois gênées et compatis­santes puis, de plus en plus, inquiètes. Des vérités s’échangent, sur le métier, la chance, le pouvoir. Mais la plaisante­rie, et la séquence, devient longue, pour le spectateur aussi. Le film, hybride, tient plus du canu­lar que de la charge. Il est toutefois presque sauvé par deux comédiens étonnants, Philippe Ambrosini, un fi­dèle de Dridi, qui campe un « Ange » tout à fait convaincant, et l’irrésistilbe Rossy de Palma, la brune au nez pas possible des films d’Almodovar, qui donne à ce scénario trop lourd pour être vraiment drôle une peu de la dimension loufoque dont il aurait eu besoin davantage encore pour convaincre tout à fait... "

" Changeant de cap, le réalisateur de l’émouvant Bye Bye joue pour son troisième film la carte de la dérision.

Découvert avec Pigalle, plongée terrifiante, un peu malsaine, dans l’univers de la drogue et des travestis, Karim Didri avait séduit sans réserves avec son deuxième film, Bye Bye, histoire de deux frères dans la misère marseillaise, constat des ravages du racisme et de l’exclusion. Ce troisième film parle encore de laissés-pour-compte. Mais, changeant de cap en jouant l’humour grinçant, il laisse par­tagé (...)

Nous sommes en pleine romance de carton-pâte, couleur déri­sion et tendresse, sous les toits de Paris. Puis le film rose nuance électrique vire au noir. Ange « pète les plombs », comme on dit jusque dans les hautes sphères politiciennes (...)

L’idée est amusante, et la deuxième moitié du film, d’abord, surprend agréablement. Les stars (chacune joue son propre rôle) réagissent en fonction de ce que l’on peut deviner de leur caractère. A la fois gênées et compatis­santes puis, de plus en plus, inquiètes. Des vérités s’échangent, sur le métier, la chance, le pouvoir. Mais la plaisante­rie, et la séquence, devient longue, pour le spectateur aussi.

Le film, hybride, tient plus du canu­lar que de la charge. Il est toutefois presque sauvé par deux comédiens étonnants, Philippe Ambrosini, un fi­dèle de Dridi, qui campe un « Ange » tout à fait convaincant, et l’irrésistilbe Rossy de Palma, la brune au nez pas possible des films d’Almodovar, qui donne à ce scénario trop lourd pour être vraiment drôle une peu de la dimension loufoque dont il aurait eu besoin davantage encore pour convaincre tout à fait... "