16 NOVEMBRE 2018

Les Inrockuptibles - Olivier Père: Le Refuge

Isabelle Carré trouve dans Le Refuge un des plus beaux rôles de sa carrière, et sa performance mérite tous les éloges, au-delà de l’admiration voyeuriste qui ne manquera pas de rappeler que l’actrice était réellement enceinte au moment du tournage. Ce “gimmick”, comme Ozon les affectionne, n’est pas l’élément le plus impressionnant du film. Il confère bien sûr un surplus de réalisme au film, et permet au cinéaste de s’attarder sur les rondeurs de son héroïne, mais la dimension documentaire est pervertie puisque le personnage de Mousse vit une grossesse particulière, où le désir ou l’amour porté à l’enfant qui va naître semblent évacués au profit du souvenir du défunt. La grande surprise du film vient du chanteur Louis-Ronan Choisy, qui incarne Paul. Pour sa première apparition à l’écran, il apporte beaucoup de douceur et un jeu antinaturaliste qui évoque les héros surannés des films de Rohmer. Après l’incompris et sous-estimé Ricky, Le Refuge confirme qu’Ozon vieillit bien, mieux que ses débuts tapageurs pouvaient le laisser craindre. La prolificité du cinéaste a fini par porter ses fruits et l’on est en droit d’attendre ses prochains opus avec une confiance et une curiosité renouvelées.

Isabelle Carré trouve dans Le Refuge un des plus beaux rôles de sa carrière, et sa performance mérite tous les éloges, au-delà de l’admiration voyeuriste qui ne manquera pas de rappeler que l’actrice était réellement enceinte au moment du tournage. Ce “gimmick”, comme Ozon les affectionne, n’est pas l’élément le plus impressionnant du film. Il confère bien sûr un surplus de réalisme au film, et permet au cinéaste de s’attarder sur les rondeurs de son héroïne, mais la dimension documentaire est pervertie puisque le personnage de Mousse vit une grossesse particulière, où le désir ou l’amour porté à l’enfant qui va naître semblent évacués au profit du souvenir du défunt.

La grande surprise du film vient du chanteur Louis-Ronan Choisy, qui incarne Paul. Pour sa première apparition à l’écran, il apporte beaucoup de douceur et un jeu antinaturaliste qui évoque les héros surannés des films de Rohmer. Après l’incompris et sous-estimé Ricky, Le Refuge confirme qu’Ozon vieillit bien, mieux que ses débuts tapageurs pouvaient le laisser craindre. La prolificité du cinéaste a fini par porter ses fruits et l’on est en droit d’attendre ses prochains opus avec une confiance et une curiosité renouvelées.