03 JUIN 2017

Les Inrockuptibles - Serge Kaganski: Le Temps qui reste

"La beauté poignante et dénudée de ce film est là, dans ce secret que le spectateur partage avec le personnage principal et que tous les autres personnages ignorent, dans ce face-à-face laïc, pudique et solitaire avec la mort. La mort est cette instance qui renvoie chacun à sa solitude profonde, ce moment de la vie qui ne peut se partager. On vit plus ou moins entouré, on meurt seul. Le personnage (de même que le film et son auteur) semble accepter ces vérités sans se bercer de la consolation du pathos ni de l’illusion d’une intensification de la vie.Le trajet du film et du personnage est un mouvement serein vers l’épure, vers le face-à-face avec soi-même (Romain est souvent confronté à des images de lui enfant). Romain ne cherche ni à reculer ni à accélérer l’échéance : il la laisse advenir, en cherchant surtout une forme d’apaisement avec lui-même, d’harmonie entre lui et le monde. On peut ne pas partager l’attitude de Romain face à la mort. Difficile en revanche de ne pas succomber à la belle cohérence de ce film, à son émouvante sobriété."

"La beauté poignante et dénudée de ce film est là, dans ce secret que le spectateur partage avec le personnage principal et que tous les autres personnages ignorent, dans ce face-à-face laïc, pudique et solitaire avec la mort. La mort est cette instance qui renvoie chacun à sa solitude profonde, ce moment de la vie qui ne peut se partager. On vit plus ou moins entouré, on meurt seul. Le personnage (de même que le film et son auteur) semble accepter ces vérités sans se bercer de la consolation du pathos ni de l’illusion d’une intensification de la vie.Le trajet du film et du personnage est un mouvement serein vers l’épure, vers le face-à-face avec soi-même (Romain est souvent confronté à des images de lui enfant). Romain ne cherche ni à reculer ni à accélérer l’échéance : il la laisse advenir, en cherchant surtout une forme d’apaisement avec lui-même, d’harmonie entre lui et le monde. On peut ne pas partager l’attitude de Romain face à la mort. Difficile en revanche de ne pas succomber à la belle cohérence de ce film, à son émouvante sobriété."