03 JUIN 2017

Les Inrockuptibles - Vincent Ostria: Marock

" ... cette manière assez fluide et rythmée d’associer musique et vacuité estivale a un parfum d’absolu et de critique sociale que l’on n’aurait jamais attendu de la part d’une cinéaste maghrébine. Pour nous, cela semble plus vrai et courageux que les sempiternels clichés sur l’authentique archaïsme des Arabes villageois ou les drames de l’intolérance et de la religion, dont bien des films de cette région nous rebattent les oreilles par correction politique. Marock, c’est un Maghreb actuel, urbain, un paradis de la frime qui évite toutes les idées reçues. On y voit comment jeunes Juifs et Arabes friqués se mélangent sans complexes au nom de la déglingue juvénile. Mais la cinéaste ne décrit pas un monde idyllique, et la relation amoureuse d’une jeune Arabe et d’un garçon juif ne passe pas comme une lettre à la poste dans les deux communautés. Cependant elle est tout de même possible dans le contexte… Sorti de la dimension idéologique, le film, tel que son titre l’indique, est la bande-image idéale d’un florilège de tubes disco-rock, dont la plus belle pépite reste le Rock’n'Roll Suicide de Bowie. Une telle madeleine pop, transposée dans le décor exubérant du Maroc des nouveaux riches, produit un effet surréel, une irrésistible montée d’émotion."

" ... cette manière assez fluide et rythmée d’associer musique et vacuité estivale a un parfum d’absolu et de critique sociale que l’on n’aurait jamais attendu de la part d’une cinéaste maghrébine. Pour nous, cela semble plus vrai et courageux que les sempiternels clichés sur l’authentique archaïsme des Arabes villageois ou les drames de l’intolérance et de la religion, dont bien des films de cette région nous rebattent les oreilles par correction politique.

Marock, c’est un Maghreb actuel, urbain, un paradis de la frime qui évite toutes les idées reçues. On y voit comment jeunes Juifs et Arabes friqués se mélangent sans complexes au nom de la déglingue juvénile. Mais la cinéaste ne décrit pas un monde idyllique, et la relation amoureuse d’une jeune Arabe et d’un garçon juif ne passe pas comme une lettre à la poste dans les deux communautés. Cependant elle est tout de même possible dans le contexte… Sorti de la dimension idéologique, le film, tel que son titre l’indique, est la bande-image idéale d’un florilège de tubes disco-rock, dont la plus belle pépite reste le Rock’n'Roll Suicide de Bowie. Une telle madeleine pop, transposée dans le décor exubérant du Maroc des nouveaux riches, produit un effet surréel, une irrésistible montée d’émotion."