07 JUIN 2017

Libération - Didier Péron: Anna M.

" Le cinéaste lorgne du côté de la période française de Polanski, aussi bien Répulsion que le Locataire, mélange de fantastique et d'humour noir. Le comique d'une situation peut se briser en quelques secondes et laisser apparaître l'imminence d'un danger mortel ou la tragédie d'un isolement programmé. L'érotomane vit l'amour comme une dépossession, défoncé à bloc au vide affectif rempli de chimères, de liens rompus avant même d'être noués. Qui dira qu'il ne connaît pas, un peu, beaucoup, de quoi il retourne ?Isabelle Carré est à peu près de tous les plans et elle parvient à rendre les nuances d'un personnage complexe qui inspire aussi bien la frayeur que la sympathie. Rôle où elle alterne sans caricature la dissimulation de la fausse petite fille et la rage de la cinglée avant internement. L'être aimé est obligatoirement un «être de fuite» qui s'échappe en dépit des ruses de la déraison pour le retenir. A la fin, le manque seul lui suffit."

" Le cinéaste lorgne du côté de la période française de Polanski, aussi bien Répulsion que le Locataire, mélange de fantastique et d'humour noir. Le comique d'une situation peut se briser en quelques secondes et laisser apparaître l'imminence d'un danger mortel ou la tragédie d'un isolement programmé. L'érotomane vit l'amour comme une dépossession, défoncé à bloc au vide affectif rempli de chimères, de liens rompus avant même d'être noués. Qui dira qu'il ne connaît pas, un peu, beaucoup, de quoi il retourne ?
Isabelle Carré est à peu près de tous les plans et elle parvient à rendre les nuances d'un personnage complexe qui inspire aussi bien la frayeur que la sympathie. Rôle où elle alterne sans caricature la dissimulation de la fausse petite fille et la rage de la cinglée avant internement. L'être aimé est obligatoirement un «être de fuite» qui s'échappe en dépit des ruses de la déraison pour le retenir. A la fin, le manque seul lui suffit."