03 JUIN 2017

Libération - Didier Péron: Notre pain quotidien

" ... il nous convie à un voyage incroyable sur une planète qu'on dirait martienne et qui se trouve être la nôtre. Le film n'est pas une charge bioéquitable (...) Son approche froide, esthétisante, en séries de plans fixes parfaits, organise savamment la stupéfaction muette que le film entend susciter. «Ce qui est fascinant, c'est de voir toutes ces machines, tout ce qu'on peut réaliser avec, mais aussi la capacité de l'homme à inventer et organiser, au point qu'il en frise parfois l'horreur et l'apathie», dit le cinéaste, dont c'est ici le cinquième film. Qu'il s'agisse de l'aspirateur à poules, qui se retrouvent zigouillées, plumées et vidées avant d'avoir pu comprendre ce que la balayette de la bécane leur veut, ou du tracteur à pince pour secouer les oliviers, de l'éventreur mécanique de poissons au sécateur électrique pour couper les pattes de porc, de l'arrosage de pesticides par canadair en passant par une fascinante incursion dans les mines de sel au centre de la terre, Notre Pain quotidien montre des hommes robotisés, encerclés de machines qui mettent tout en oeuvre pour que les animaux, la végétation, la nature, rentrent dans le rang et se plient à l'exercice d'une volonté qui se veut affranchie des cycles (saison, alternance du jour et de la nuit, etc.). Tour du monde. Entre la Mort aux trousses, Rencontre du troisième type, la Guerre des mondes, Massacre à la tronçonneuse, re-Soleil vert, 2001, les réminiscences cinématographiques, entre anticipation et terreur, ne manquent pas d'affluer au fil des séquences."

" ... il nous convie à un voyage incroyable sur une planète qu'on dirait martienne et qui se trouve être la nôtre. Le film n'est pas une charge bioéquitable (...) Son approche froide, esthétisante, en séries de plans fixes parfaits, organise savamment la stupéfaction muette que le film entend susciter. «Ce qui est fascinant, c'est de voir toutes ces machines, tout ce qu'on peut réaliser avec, mais aussi la capacité de l'homme à inventer et organiser, au point qu'il en frise parfois l'horreur et l'apathie», dit le cinéaste, dont c'est ici le cinquième film.

Qu'il s'agisse de l'aspirateur à poules, qui se retrouvent zigouillées, plumées et vidées avant d'avoir pu comprendre ce que la balayette de la bécane leur veut, ou du tracteur à pince pour secouer les oliviers, de l'éventreur mécanique de poissons au sécateur électrique pour couper les pattes de porc, de l'arrosage de pesticides par canadair en passant par une fascinante incursion dans les mines de sel au centre de la terre, Notre Pain quotidien montre des hommes robotisés, encerclés de machines qui mettent tout en oeuvre pour que les animaux, la végétation, la nature, rentrent dans le rang et se plient à l'exercice d'une volonté qui se veut affranchie des cycles (saison, alternance du jour et de la nuit, etc.).

Tour du monde. Entre la Mort aux trousses, Rencontre du troisième type, la Guerre des mondes, Massacre à la tronçonneuse, re-Soleil vert, 2001, les réminiscences cinématographiques, entre anticipation et terreur, ne manquent pas d'affluer au fil des séquences."