23 JUILLET 2018

Libération - Marcos Uzal : La Belle et la belle

"Qu’ils soient du côté de l’inversion ou de la répétition, les dialogues de Fillières fonctionnent toujours comme un jeu de miroir, où l’on se reconnaît, se reflète et parfois se perd dans les phrases de l’autre. Dans La Belle et la Belle, ce jeu de miroir et la fiction qu’il met en branle prennent la forme d’un récit fantastique qui se noue précisément devant la glace d’une salle de bain. Margaux, 20 ans, rencontre Margaux, 45 ans, et leurs mots coïncident tellement qu’elles doivent se rendre à l’évidence : elles sont une seule et même personne, à des âges différents de la vie. Ce point de départ irrationnel, la cinéaste ne s’épuise pas à le justifier, à le rendre à tout prix réaliste. C’est un pari que nous acceptons immédiatement, d’abord pour une raison simple : l’invraisemblable ouvre ici des perspectives comiques, sentimentales et romanesques extrêmement justes." Le 9 mars 2018