Mytho - Saison 2 - Après la tempête !
Après la première saison de Mytho, centrée sur le mensonge, les créateurs de Mytho, Anne Berest et Fabrice Gobert, auscultent dans la saison 2 le champ de ruines familial laissé par leur héroïne, Elvira. Genèse et enjeux de ce nouveau chapitre, selon la scénariste et le réalisateur de la série.
Comment avez-vous donné un nouvel élan à Mytho ?
Anne Berest : Dans la saison 1, j’avais abordé des thèmes qui me tenaient à cœur, autour d’une héroïne : la femme mère de famille, la charge mentale… Ici, j’ai exploré d’autres sujets, comme la notion d’emprise, chez tous les membres de cette famille. La saison 2 est plus chorale.
Fabrice Gobert : Lorsque j’ai lu les épisodes de la saison 1, j’ai tout de suite dit à Anne que j’adorerais qu’il y ait une suite. Je trouvais intéressant de ne plus seulement centrer la série sur Elvira, mais sur tous les Lambert. Je voulais voir chacun évoluer, vieillir, grandir. J’avais suggéré aussi de ne pas forcément aborder d’emblée le passé d’Elvira, mais de nous laisser le temps de bien le traiter dans la saison 2. Finalement, ce passé est devenu un personnage, Lorenzo, qui nous a permis d’insuffler une dimension romanesque et introspective.
Transposée quand même dans un univers très étrange, qui évoque parfois celui de John Carpenter !
Anne Berest : C’est vrai mais… je ne m’en rends pas compte ! Lorsque je me mets à ma table de travail, j’ai l’impression de parler du monde d’une façon très “quotidienne”, c’est-à-dire tel que je le vois. Je crois que ni moi ni Fabrice n’avons conscience de cette étrangeté au moment de la fabrication. Au contraire, nous nous posons sans cesse la question de la vraisemblance. Mais je crois que nos légères bizarreries, additionnées, produisent un mélange particulier, propre à Mytho.
Après le mensonge dans la saison 1, quel serait le sujet de la saison 2 : la vérité ? La confiance ?
Anne Berest : À la fin de la saison 1, les Lambert sont confrontés à une situation de rupture qui semble irréparable. Comment réussir à “faire famille” quand celle-ci a éclaté ? Ce fut notre fil conducteur. Après avoir regardé à la loupe la mécanique de la mère, nous voulions faire de même avec le groupe.
Fabrice Gobert : Mais nous avions envie que cela reste romanesque et léger malgré tout.
Insuffler de la légèreté doit être plus facile avec des interprètes comme Marina Hands et Mathieu Demy…
Anne Berest : Évidemment ! On jubilait d’avance à l’idée de leur servir des scènes de comédie ! C’est agréable de bien connaître ses interprètes.
Fabrice Gobert : C’était inspirant de les retrouver. Le tournage a paru plus facile, car ils connaissaient intimement leur personnage et proposaient énormément de choses.
Propos recueillis par Augustin Faure