03 JUIN 2017

Positif - Paul-Louis Thirard, Fevrier 1968, n°92: Trains étroitement surveillés

" ... Entre la descritption mi-attendrie, mi-satirique de la bureaucratie des chemins de fer tchèques ((Kafka ?), l'histoire de la Résistance avec un puceau (Drôle de jeu ?), l'érotisme vécu dans le quotidien, sans stars ni Tarzans, mais sans ricanements ni misérabilisme (et c'est la différence avec l'archigrande majorité des films d'adolescence, tchèques y compris), les "moments où il ne se passe rien ", pauses intimistes (Eclairage intime ?) voire même les citations ferroviaires admiratives relevées par tout le monde (Le Mécano de la Général), il y a dans le film de Menzel suffisamment de choses pour qu'on le mette à un rang très élevé : pour ma part, je trouve que c'est, avec les Diamants de la nuit, le seul cas où l'on ne peut plus dire "oui, c'est très bien, pour un petit cinéma, de produire des films aussi bons", "où il s'agit, tout bonnement, d'un des meilleurs films produits par le cinéma mondial cette année. En effet, bien au-delà de la "farce" gauloise que certains y ont vue, c'est toute une parabole sur la sexualité adolescente, toute une étude sensible et juste sur ce personnage qui tend à devenir à peu près universel (...) C'est une peinture sans attendrissement ni pessimisme (...) c'est aussi une description de la puissance d l'imagination : c'est elle qui entrave MIlos, et le conseil du médecin a beau être stupide, c'est bien quand il l'appliquera que ça marchera (...) Il y a encore, à propos de cet érotisme familier, beaucoup à dire (...) il y a les évocations graphiques d'une transparence qui n'est même plus allusive, comme l'image de la femme du chef de gare gavant une oie. Mais il y a aussi le grand-père hypnotiseur de tanks, le tonton photographe à la main baladeuse, tout un petit monde qui se trouvait sûrement dans l'écrivain adapté par Menzel,Hrabal, mais qui a pris vie soudain, dans son réalisme tendre et cruel, devant la caméra."

" ... Entre la descritption mi-attendrie, mi-satirique de la bureaucratie des chemins de fer tchèques ((Kafka ?), l'histoire de la Résistance avec un puceau (Drôle de jeu ?), l'érotisme vécu dans le quotidien, sans stars ni Tarzans, mais sans ricanements ni misérabilisme (et c'est la différence avec l'archigrande majorité des films d'adolescence, tchèques y compris), les "moments où il ne se passe rien ", pauses intimistes (Eclairage intime ?) voire même les citations ferroviaires admiratives relevées par tout le monde (Le Mécano de la Général), il y a dans le film de Menzel suffisamment de choses pour qu'on le mette à un rang très élevé : pour ma part, je trouve que c'est, avec les Diamants de la nuit, le seul cas où l'on ne peut plus dire "oui, c'est très bien, pour un petit cinéma, de produire des films aussi bons", "où il s'agit, tout bonnement, d'un des meilleurs films produits par le cinéma mondial cette année.

En effet, bien au-delà de la "farce" gauloise que certains y ont vue, c'est toute une parabole sur la sexualité adolescente, toute une étude sensible et juste sur ce personnage qui tend à devenir à peu près universel (...) C'est une peinture sans attendrissement ni pessimisme (...) c'est aussi une description de la puissance d l'imagination : c'est elle qui entrave MIlos, et le conseil du médecin a beau être stupide, c'est bien quand il l'appliquera que ça marchera (...) Il y a encore, à propos de cet érotisme familier, beaucoup à dire (...)

il y a les évocations graphiques d'une transparence qui n'est même plus allusive, comme l'image de la femme du chef de gare gavant une oie. Mais il y a aussi le grand-père hypnotiseur de tanks, le tonton photographe à la main baladeuse, tout un petit monde qui se trouvait sûrement dans l'écrivain adapté par Menzel,Hrabal, mais qui a pris vie soudain, dans son réalisme tendre et cruel, devant la caméra."