03 JUIN 2017

Positif - Stéphane Goudet: Méfie-toi de l'eau qui dort

" ... l'eau, avant même d'être traversée par un sens quel qu'il soit et de le garder en mémoire, fait ici sensation. Voilà un film qu'on pourrait juste aimer pour son odeur ou sa fraîcheur, pour l'humidité qu'il communique à l'air (...) La beauté, l'exigence du travail sur le son et le cadre donnent au milieu décrit une présence rare, infiniment sensible et sensorielle. Jacques Deschamps cite volontiers Bresson qui définit le surnaturel comme émanant de la précision du réel. Le bestiaire particulièrement riche du film est donc d'abord une manière d'habiter le lieu, de le rendre (au) vivant, fût-il inquiétant.Mais il devient très rapidement aussi un moyen de suggérer la métaphore, le surnaturel, voire le fantastique. Ne peut-on d'ailleurs parler d'une conspiration des animaux (héron, écrevisses, sangliers...) destinée à défendre leur territoire menacé par les hommes ? "

" ... l'eau, avant même d'être traversée par un sens quel qu'il soit et de le garder en mémoire, fait ici sensation. Voilà un film qu'on pourrait juste aimer pour son odeur ou sa fraîcheur, pour l'humidité qu'il communique à l'air (...) La beauté, l'exigence du travail sur le son et le cadre donnent au milieu décrit une présence rare, infiniment sensible et sensorielle. Jacques Deschamps cite volontiers Bresson qui définit le surnaturel comme émanant de la précision du réel. Le bestiaire particulièrement riche du film est donc d'abord une manière d'habiter le lieu, de le rendre (au) vivant, fût-il inquiétant.
Mais il devient très rapidement aussi un moyen de suggérer la métaphore, le surnaturel, voire le fantastique. Ne peut-on d'ailleurs parler d'une conspiration des animaux (héron, écrevisses, sangliers...) destinée à défendre leur territoire menacé par les hommes ? "