03 JUIN 2017

Studio Magazine - Valérie Cado: Les Arcandiers

" Les quoi ? Première question. Réponse : les arcandiers. Je vous laisse deviner la deuxième question... Ce terme fort usité dans la région de Nevers n'avait jusqu'à présent pas dépassé les frontières du centre de la France, mais le mal est réparé grâce à Manuel Sanchez qui signe ici son premier long métrage. Les arcandiers ? C'est tout simple. Il s'agit « d'un individu dont l'esprit brouil­lon et l'absence de méthode le condamnent à se démener sans trêve ni repos. L'arcandier cultive l'art de n'aboutir à rien ». Nous voilà donc en présence de trois arcan­diers types : Tonio, Bruno et Hercule, alias Simon de La Brosse, Dominique Pinon et Charles Sch­neider. Trois compères en mal d'occupation, qui traînent leurs carcasses dans un petit village où il ferait sans doute bon vivre s'il y avait du travail, des filles et du soleil... Mais à part la sainte dépouille de la non moins sainte Bernadette Soubirous, il faut bien dire qu'il n'y a pas grand- chose à se mettre sous la dent. Et malgré une tentative d'enlèvement de ladite Sainte (!) nos trois lascars devront bien se faire à l'idée ô combien cruelle que leur destin est ailleurs. Pourquoi pas le Brésil ? Mais comment y aller ? A bord de leur vieille Mercedes, ils vont chercher comment répondre à cette question cruciale. En chemin, ils vont rencontrer l'ange Véronique, soit Géraldine Pailhas. Mais attention : qui s'y frotte s'y pique et l'ange est démoniaque. Amour maladroit, amitié gauche et dérision sont donc au menu de cette oeuvre qui ne manque pas de charme. Manuel Sanchez a par­fois du mal à se tirer des situations insolites dans lesquelles il a placé ses personnages. Sa chro­nique des grandes espérances et des petites arnaques manque parfois un peu de densité et d'inattendu, et quelques scènes traînent un peu en longueur, il n'empêche qu'il réussit à faire passer dans son film quelque chose de l'air du temps. Le ciel a beau être bas et lourd, il y a dans "Les arcandiers" - et ce n'est pas le moindre de ses atouts - une légèreté, un humour fin et acide assez séduisants. Et quelques trouvailles dont la plus belle est certainement cette châsse de Sainte-Bernadette qui les accompagne - ou les surveille? - tout au long de leur virée... Et l'on se prend à aimer tendrement ces person­nages à la fois simples et torturés, philosophes à la petite semaine... "

" Les quoi ? Première question. Réponse : les arcandiers. Je vous laisse deviner la deuxième question... Ce terme fort usité dans la région de Nevers n'avait jusqu'à présent pas dépassé les frontières du centre de la France, mais le mal est réparé grâce à Manuel Sanchez qui signe ici son premier long métrage. Les arcandiers ? C'est tout simple. Il s'agit « d'un individu dont l'esprit brouil­lon et l'absence de méthode le condamnent à se démener sans trêve ni repos. L'arcandier cultive l'art de n'aboutir à rien ».

Nous voilà donc en présence de trois arcan­diers types : Tonio, Bruno et Hercule, alias Simon de La Brosse, Dominique Pinon et Charles Sch­neider. Trois compères en mal d'occupation, qui traînent leurs carcasses dans un petit village où il ferait sans doute bon vivre s'il y avait du travail, des filles et du soleil... Mais à part la sainte dépouille de la non moins sainte Bernadette Soubirous, il faut bien dire qu'il n'y a pas grand- chose à se mettre sous la dent. Et malgré une tentative d'enlèvement de ladite Sainte (!) nos trois lascars devront bien se faire à l'idée ô combien cruelle que leur destin est ailleurs. Pourquoi pas le Brésil ? Mais comment y aller ? A bord de leur vieille Mercedes, ils vont chercher comment répondre à cette question cruciale. En chemin, ils vont rencontrer l'ange Véronique, soit Géraldine Pailhas. Mais attention : qui s'y frotte s'y pique et l'ange est démoniaque.

Amour maladroit, amitié gauche et dérision sont donc au menu de cette oeuvre qui ne manque pas de charme. Manuel Sanchez a par­fois du mal à se tirer des situations insolites dans lesquelles il a placé ses personnages. Sa chro­nique des grandes espérances et des petites arnaques manque parfois un peu de densité et d'inattendu, et quelques scènes traînent un peu en longueur, il n'empêche qu'il réussit à faire passer dans son film quelque chose de l'air du temps. Le ciel a beau être bas et lourd, il y a dans "Les arcandiers" - et ce n'est pas le moindre de ses atouts - une légèreté, un humour fin et acide assez séduisants. Et quelques trouvailles dont la plus belle est certainement cette châsse de Sainte-Bernadette qui les accompagne - ou les surveille? - tout au long de leur virée... Et l'on se prend à aimer tendrement ces person­nages à la fois simples et torturés, philosophes à la petite semaine... "