03 JUIN 2017

Télérama - Fabienne Pascaud: Loin du Brésil

" Avant de se risquer au cinéma, l’acteur, auteur et metteur en scène, Tilly, nous avait concocté quelques comédies hyper-réalistes, épinglant crûment les ridicules et perversités de la petite bourgeoisie française. Avec une précision d’entomologiste, une rigueur de photographe, cet observateur cynique ne manifestait jamais de pitié pour ses personnages englués dans la petitesse et l’hypocrisie. On retrouve la même férocité dans Loin du Brésil, filmé comme un huis clos théâtral. Aucune tendresse pour la castratrice Juliette, ni pour sa progéniture à jamais immature. Avec un luxe de détails vrais, Tilly nous offre un tableau effrayant de l’enfer familial, de l’impossibilité d’y survivre, de l’impossibilité de s’en détacher. Suivant Emmanuelle Riva dans les couloirs obscurs de sa demeure, dans la géographie à jamais figée de son existence provinciale, sa caméra cerne avec cruauté l’enfermement, la solitude, l’étroitesse des uns et des autres. Et pourtant, c’est drôle. Parce que chaque acteur est d’une justesse hallucinante dans son rôle ; parce que cette accumulation d’observations réalistes nous fait déraper, l’air de rien, dans une espèce de chronique sociale délirante et fantastique."

" Avant de se risquer au cinéma, l’acteur, auteur et metteur en scène, Tilly, nous avait concocté quelques comédies hyper-réalistes, épinglant crûment les ridicules et perversités de la petite bourgeoisie française. Avec une précision d’entomologiste, une rigueur de photographe, cet observateur cynique ne manifestait jamais de pitié pour ses personnages englués dans la petitesse et l’hypocrisie.

On retrouve la même férocité dans Loin du Brésil, filmé comme un huis clos théâtral. Aucune tendresse pour la castratrice Juliette, ni pour sa progéniture à jamais immature. Avec un luxe de détails vrais, Tilly nous offre un tableau effrayant de l’enfer familial, de l’impossibilité d’y survivre, de l’impossibilité de s’en détacher.

Suivant Emmanuelle Riva dans les couloirs obscurs de sa demeure, dans la géographie à jamais figée de son existence provinciale, sa caméra cerne avec cruauté l’enfermement, la solitude, l’étroitesse des uns et des autres. Et pourtant, c’est drôle. Parce que chaque acteur est d’une justesse hallucinante dans son rôle ; parce que cette accumulation d’observations réalistes nous fait déraper, l’air de rien, dans une espèce de chronique sociale délirante et fantastique."