Télérama ; Guillemette Odicino : Valmont
(…) Il faut réhabiliter ce Valmont de Forman, sa mise en scène alerte, qui s’attache plus aux décors naturels qu’aux boudoirs. Les rapports amoureux sont ici filmés non pas comme des duels mais à la manière de ballets. Surtout, contrairement à ce diable de Malkovich, Colin Firth, alors quasi-débutant, fait de ce séducteur patenté un être touché par la révélation du romantisme, et subtilement tragique. Dans le rôle de la machiavélique Madame de Merteuil, Annette Bening a tout juste 30 ans, l’âge du personnage (quand Glenn Close, elle, en avait 40) et elle est magnifique dans la scène où, décoiffée et sensuelle, elle rejette les avances de Valmont en riant. Alors, il lui oppose juste un sourire un peu triste – ce parfait sourire mélancolique de Colin : finalement, même pour lui, les femmes, restent un mystère…