08 NOVEMBRE 2017

Télérama - Jacques Morice : Ava

"Lyrisme noir, bigarré, solaire. Dès la première séquence éclate le talent de Léa Mysius. [...] Tout va vite, dans une confusion constructive de sensations et de sentiments. La peur du noir se télescope avec son attrait. C'est un festival des sens, que la mise en scène décuple, en déployant musique (de la contrebasse percutante à l'envol d'une mélopée électro hispanisante, la BO est un régal !), couleurs saturées, élans et effets de ruptures. [...] L'exaltation et l'aventure de la première fois, l'amour comme un jeu enivrant et dangereux, mais aussi la métaphore politique d'une France au champ de vision rétréci, qui traque et harcèle. Voilà ce que réserve ce premier film enthousiasmant, faisant la part belle à la nudité, au malaise, au plaisir. Noée Abita (une révélation) s'y donne corps et âme, sans sourire ni pleurer. Le regard que la réalisatrice pose sur cette frondeuse et son bandit n'en est que plus désirable : Juan, la gouape indolente, idole assise en haut d'un vestige de blockhaus, et Ava qui s'approche de lui, tel un animal mythologique. Beauté sauvage de la jeunesse, de sa pleine affirmation."