Télérama - Louis Guichard : La Belle et la belle
"Dans Camille redouble, de Noémie Lvovsky, une femme adulte se retrouvait, soudain, projetée au cœur de son adolescence, un quart de siècle auparavant. Sophie Fillières, diplômée de la Fémis la même année que Lvovsky, explore une piste voisine : Margaux, 45 ans, rencontre une jeune fille (Margaux aussi) qui n’est autre qu’elle-même, avec vingt ans de moins. Par-delà le cousinage générationnel, les deux films, très différents, montrent l’étendue du nuancier offert à une cinéaste qui s’essaie au fantastique : il peut imprégner profondément le scénario (Camille redouble) ou l’infuser délicatement, comme ici. On suit d’abord en alternance la Margaux mature (Sandrine Kiberlain), prof d’histoire-géo lyonnaise, en congé sabbatique, et la Margaux juvénile (Agathe Bonitzer), Parisienne qui expérimente, sans précaution, les possibles de son âge. Mais le film trouve le ton avec la première rencontre effective des deux femmes, dans une belle scène au miroir digne de Blake Edwards, où leurs mots et leurs gestes riment irrésistiblement, malgré leur dissemblance." Le 13 mars 2018