03 JUIN 2017

Télérama - Pierre Murat: Sport de filles

" Même si elle laisse quelques belles scènes à Josiane Balasko, impressionnante en propriétaire qui possède les corps et les coeurs, elle réduit vite l'intrigue à l'essentiel : le lent rapprochement de deux solitaires, murés en eux-mêmes. Cette jeune femme ­pirate (Marina Hands), que son ambition et son désir de ­revanche éloignent des autres, et cet entraîneur (Bruno Ganz), confit dans son humiliation comme un légume dans son bocal. Là, Patricia Mazuy est particulièrement à l'aise. Comme avec Sandrine Bonnaire dans Peaux de vaches et Isabelle Huppert dans Saint-Cyr, elle observe, traque les écarts et les rebuffades de ses personnages. Elle semble les dresser (c'est tout juste si on ne l'entend pas murmurer elle aussi : « Passage, piaffer, diagonale, trot moyen, changement de pied... ») et les conduit, peu à peu, à devenir disponibles l'un à l'autre. Exactement comme un cheval qui se soumet à son cavalier, dont on dit joliment qu'il « cède dans sa nuque »... C'est cette mise en scène concrète, précise, physique, qui surprend et séduit."

" Même si elle laisse quelques belles scènes à Josiane Balasko, impressionnante en propriétaire qui possède les corps et les coeurs, elle réduit vite l'intrigue à l'essentiel : le lent rapprochement de deux solitaires, murés en eux-mêmes. Cette jeune femme ­pirate (Marina Hands), que son ambition et son désir de ­revanche éloignent des autres, et cet entraîneur (Bruno Ganz), confit dans son humiliation comme un légume dans son bocal.

Là, Patricia Mazuy est particulièrement à l'aise. Comme avec Sandrine Bonnaire dans Peaux de vaches et Isabelle Huppert dans Saint-Cyr, elle observe, traque les écarts et les rebuffades de ses personnages. Elle semble les dresser (c'est tout juste si on ne l'entend pas murmurer elle aussi : « Passage, piaffer, diagonale, trot moyen, changement de pied... ») et les conduit, peu à peu, à devenir disponibles l'un à l'autre. Exactement comme un cheval qui se soumet à son cavalier, dont on dit joliment qu'il « cède dans sa nuque »... C'est cette mise en scène concrète, précise, physique, qui surprend et séduit."