Télérama - Pierre Murat: Sport de filles
" Même si elle laisse quelques belles scènes à Josiane Balasko, impressionnante en propriétaire qui possède les corps et les coeurs, elle réduit vite l'intrigue à l'essentiel : le lent rapprochement de deux solitaires, murés en eux-mêmes. Cette jeune femme pirate (Marina Hands), que son ambition et son désir de revanche éloignent des autres, et cet entraîneur (Bruno Ganz), confit dans son humiliation comme un légume dans son bocal. Là, Patricia Mazuy est particulièrement à l'aise. Comme avec Sandrine Bonnaire dans Peaux de vaches et Isabelle Huppert dans Saint-Cyr, elle observe, traque les écarts et les rebuffades de ses personnages. Elle semble les dresser (c'est tout juste si on ne l'entend pas murmurer elle aussi : « Passage, piaffer, diagonale, trot moyen, changement de pied... ») et les conduit, peu à peu, à devenir disponibles l'un à l'autre. Exactement comme un cheval qui se soumet à son cavalier, dont on dit joliment qu'il « cède dans sa nuque »... C'est cette mise en scène concrète, précise, physique, qui surprend et séduit."
" Même si elle laisse quelques belles scènes à Josiane Balasko, impressionnante en propriétaire qui possède les corps et les coeurs, elle réduit vite l'intrigue à l'essentiel : le lent rapprochement de deux solitaires, murés en eux-mêmes. Cette jeune femme pirate (Marina Hands), que son ambition et son désir de revanche éloignent des autres, et cet entraîneur (Bruno Ganz), confit dans son humiliation comme un légume dans son bocal.
Là, Patricia Mazuy est particulièrement à l'aise. Comme avec Sandrine Bonnaire dans Peaux de vaches et Isabelle Huppert dans Saint-Cyr, elle observe, traque les écarts et les rebuffades de ses personnages. Elle semble les dresser (c'est tout juste si on ne l'entend pas murmurer elle aussi : « Passage, piaffer, diagonale, trot moyen, changement de pied... ») et les conduit, peu à peu, à devenir disponibles l'un à l'autre. Exactement comme un cheval qui se soumet à son cavalier, dont on dit joliment qu'il « cède dans sa nuque »... C'est cette mise en scène concrète, précise, physique, qui surprend et séduit."