03 JUIN 2017

Télérama - Pierre Murat: Trois huit

" L'originalité de Philippe Le Guay est d'avoir su constamment éviter toute explication, toute justification. On n'est pas dans la psychologie, mais dans la philosophie de l'être. Ainsi, Pierre est bon. Il l'est naturellement, sans affectation. Il est bon comme d'autres sont sourds ou aveugles. Il n'est pas loin de ces « innocents » russes, qui savent que le mal existe (ce ne sont pas des crétins), mais en théorie plus qu'en pratique. Ce ne sont ni des faibles ni des lâches, mais des idéalistes et des désarmés. Fred, lui, agit exactement comme le scorpion piquant la grenouille qui le sauve en lui faisant traverser l'étang. Eprouve-t-il du plaisir à harceler sa victime ? Pas sûr : c'est dans sa nature et puis voilà (...) Avec deux comédiens remarquables, Gérald Laroche (Pierre) et Marc Barbé (Fred), filmé comme un suspense permanent, c'est donc l'histoire d'un duel. Entre un type qui ne cesse de tendre la main et un autre que ce geste agresse et qui devient de plus en plus violent, puisqu'il ne le comprend pas. (...) A chaque instant, la menace rôde."

" L'originalité de Philippe Le Guay est d'avoir su constamment éviter toute explication, toute justification. On n'est pas dans la psychologie, mais dans la philosophie de l'être.
Ainsi, Pierre est bon. Il l'est naturellement, sans affectation. Il est bon comme d'autres sont sourds ou aveugles. Il n'est pas loin de ces « innocents » russes, qui savent que le mal existe (ce ne sont pas des crétins), mais en théorie plus qu'en pratique. Ce ne sont ni des faibles ni des lâches, mais des idéalistes et des désarmés. Fred, lui, agit exactement comme le scorpion piquant la grenouille qui le sauve en lui faisant traverser l'étang. Eprouve-t-il du plaisir à harceler sa victime ? Pas sûr : c'est dans sa nature et puis voilà (...)
Avec deux comédiens remarquables, Gérald Laroche (Pierre) et Marc Barbé (Fred), filmé comme un suspense permanent, c'est donc l'histoire d'un duel. Entre un type qui ne cesse de tendre la main et un autre que ce geste agresse et qui devient de plus en plus violent, puisqu'il ne le comprend pas. (...) A chaque instant, la menace rôde."