03 JUIN 2017

Universcine - Marjolaine Jarry: Consentement mutuel

Il y a des guerres qui commencent par un bouton manquant sur un paletot d’enfant… Jeanne et Romain, parents de la petite Mado, viennent de « divorcer ». Formule lisse et bureaucratique (par « consentement mutuel » ) dont le film de Bernard Stora sonde toute la violence ensevelie. Celle-ci surgira par le biais d’un recommandé dans lequel Romain reproche à Jeanne la façon dont elle mène l’éducation de leur fille. Et notamment ce bouton manquant, jamais raccommodé, « le deuxième en partant du bas », qui signe le départ d’une série de persécutions soigneusement orchestrées par Romain, dans l’intérêt de sa fille, jure-t-il. Une machine infernale destinée à broyer Jeanne et son mode de vie. Sans prendre parti, sans faire de morale, Bernard Stora explore la complexité d’un phénomène de société banalisé –le divorce- et impose des personnages auxquels il laisse leur chance. Certes, Romain se révèle un inquiétant manipulateur, mais peut-être n’a-t-il pas d’autre choix pour échapper à la souffrance qui, autrement, l’anéantirait ? A force de creuser sous la surface des choses et des idées reçues, le film révèle la perversité d’une séparation qui se voulait, au commencement, exemplaire. Mais tout peut si vite déraper… Baignées d’une lumière aveuglante, certaines scènes laissent sourdre une dimension onirique, au cœur même de ce qui nous semble le plus familier. Derrière le récit d’une guerre conjugale, se dessinent alors les mouvements secrets de notre inconscient. Et le film laisse en bouche le goût troublant d’un mauvais rêve.

Il y a des guerres qui commencent par un bouton manquant sur un paletot d’enfant… Jeanne et Romain, parents de la petite Mado, viennent de « divorcer ». Formule lisse et bureaucratique (par « consentement mutuel » ) dont le film de Bernard Stora sonde toute la violence ensevelie. Celle-ci surgira par le biais d’un recommandé dans lequel Romain reproche à Jeanne la façon dont elle mène l’éducation de leur fille. Et notamment ce bouton manquant, jamais raccommodé, « le deuxième en partant du bas », qui signe le départ d’une série de persécutions soigneusement orchestrées par Romain, dans l’intérêt de sa fille, jure-t-il. Une machine infernale destinée à broyer Jeanne et son mode de vie. Sans prendre parti, sans faire de morale, Bernard Stora explore la complexité d’un phénomène de société banalisé –le divorce- et impose des personnages auxquels il laisse leur chance. Certes, Romain se révèle un inquiétant manipulateur, mais peut-être n’a-t-il pas d’autre choix pour échapper à la souffrance qui, autrement, l’anéantirait ? A force de creuser sous la surface des choses et des idées reçues, le film révèle la perversité d’une séparation qui se voulait, au commencement, exemplaire. Mais tout peut si vite déraper… Baignées d’une lumière aveuglante, certaines scènes laissent sourdre une dimension onirique, au cœur même de ce qui nous semble le plus familier. Derrière le récit d’une guerre conjugale, se dessinent alors les mouvements secrets de notre inconscient. Et le film laisse en bouche le goût troublant d’un mauvais rêve.