03 JUIN 2017

Universcine - Marjolaine Jarry: Le Bleu des villes

Solange (Florence Vignon) fait un boulot mal-aimé auquel on a donné un joli surnom : pervenche. Son quotidien ? Arpenter le bitume pour coller des papillons et essuyer la colère des automobilistes mal garés. Le soir, elle regarde sans vraiment les voir les échantillons de couleur que lui soumet son mari pour les murs de la chambre à coucher. Déprime en sourdine que vient révéler la réapparition d’une ancienne copine de lycée, Mylène, devenue présentatrice météo (Mathilde Seigner). Solange s’accroche à cette amie retrouvée, star de la télé, qui, pense-t-elle, fait la pluie et le beau temps. Mais rien ne change sur un coup de baguette magique… Derrière le blues d’une contractuelle, Le Bleu des villes nous entraîne doucement vers le cœur de son véritable sujet : l’aventure intérieure d’une femme sur le point de bouleverser sa vie. Le réalisateur Stéphane Brizé nous fait partager ses états d’âmes : du poisseux au merveilleux, du plus flou au plus tranchant. Car les tempêtes grondent sous les crânes et, derrière la peinture impressionniste, attachée aux détails du quotidien, se profilent en réalité de menaçants mouvements de destruction. Voire une dimension mortifère – le mari de Solange (Antoine Chappey) ne travaille-t-il pas dans une morgue ? Mais dans cet étouffement qui menace l’héroïne, le réalisateur nous donne le sentiment d’accompagner Solange au plus près. D’être à ses côtés dans le combat qu'elle mène pour affronter ses peurs, pour tenter de retrouver une vérité intérieure au-delà de l’épaisseur cotonneuse de la réalité. Avec, à l’horizon, l’espoir de tout sublimer. Parce qu’il y a cet « au-delà » que Solange touche du doigt dès qu’elle chante, sa passion secrète. Un « au-delà » qui ne ressemble bientôt plus au rêve sucré qu’incarnait Mylène. C’est un « au-delà » bien réel, bien présent, tout proche : pour l’atteindre, il suffit peut-être à Solange de partir. Courir ce risque…le risque de vivre pour trouver la mélodie qui est la sienne. Et sonner juste.

Solange (Florence Vignon) fait un boulot mal-aimé auquel on a donné un joli surnom : pervenche. Son quotidien ? Arpenter le bitume pour coller des papillons et essuyer la colère des automobilistes mal garés. Le soir, elle regarde sans vraiment les voir les échantillons de couleur que lui soumet son mari pour les murs de la chambre à coucher. Déprime en sourdine que vient révéler la réapparition d’une ancienne copine de lycée, Mylène, devenue présentatrice météo (Mathilde Seigner). Solange s’accroche à cette amie retrouvée, star de la télé, qui, pense-t-elle, fait la pluie et le beau temps. Mais rien ne change sur un coup de baguette magique…

Derrière le blues d’une contractuelle, Le Bleu des villes nous entraîne doucement vers le cœur de son véritable sujet : l’aventure intérieure d’une femme sur le point de  bouleverser sa vie. Le réalisateur Stéphane Brizé nous fait partager ses états d’âmes : du poisseux au merveilleux, du plus flou au plus tranchant. Car les tempêtes grondent sous les crânes et, derrière la peinture impressionniste, attachée aux détails du quotidien, se profilent en réalité de menaçants mouvements de destruction. Voire une dimension mortifère – le mari de Solange (Antoine Chappey) ne travaille-t-il pas dans une morgue ?

Mais dans cet étouffement qui menace l’héroïne, le réalisateur nous donne le sentiment d’accompagner Solange au plus près. D’être à ses côtés dans le combat qu'elle mène pour affronter ses peurs, pour tenter de retrouver une vérité intérieure au-delà de l’épaisseur cotonneuse de la réalité.

Avec, à l’horizon, l’espoir de tout sublimer. Parce qu’il y a cet « au-delà » que Solange touche du doigt dès qu’elle chante, sa passion secrète. Un « au-delà » qui ne ressemble bientôt plus au rêve sucré qu’incarnait Mylène. C’est un « au-delà » bien réel, bien présent, tout proche : pour l’atteindre, il suffit peut-être à Solange de partir. Courir ce risque…le risque de vivre pour trouver la mélodie qui est la sienne. Et sonner juste.