03 JUIN 2017

Universcine - Philippe Piazzo: Le Voyage en Arménie

"Pas de fioritures chez Guédiguian. Son style direct, qui assume sa naïveté et sa modestie, a déjà fait la force de ses meilleurs films (A la vie, à la mort !, La ville est tranquille…). Ici, lorsqu’on voyage de France vers l’Arménie, un petit avion se déplace sur une carte pour nous montrer le trajet. C'est tout simple. De même, lorsque les personnages ont quelque chose à dire… eh bien, ils le disent ! Car le cinéma de Guéduiguian est de plein pied avec un sentiment peu courant chez les auteurs français : la volonté d’en découdre et d’éclaircir le monde. Le monde qui donne (ou pas) du travail, de l’argent, un logement… Et le monde invisible qui donne (ou pas) accès aux sentiments d’amour, filiaux, amicaux. Ici, Guédiguian réussit doublement : à réveiller une fibre sentimentale et une fibre politique. Anna, cardiologue à Marseille, part ainsi en Arménie, le pays de ses racines mais dont elle ignore à peu près tout, et qui met à l’épreuve du réel ses généreux idéaux communistes. Aidée par un homme d’affaires, puis par des rencontres de hasard, Anna s’est donnée sept jours pour retrouver son père et pour renouer un lien qui lui semble, confusément, plus essentiel que jamais. Le film parvient alors à un juste équilibre entre légèreté et gravité pour dire l’urgence d’être présent, c'est-à-dire engagé, avec tout ce qui nous entoure, là, au moment où l’on vit."

"Pas de fioritures chez Guédiguian. Son style direct, qui assume sa naïveté et sa modestie, a déjà fait la force de ses meilleurs films (A la vie, à la mort !, La ville est tranquille…). Ici, lorsqu’on voyage de France vers l’Arménie, un petit avion se déplace sur une carte pour nous montrer le trajet. C'est tout simple. De même, lorsque les personnages ont quelque chose à dire… eh bien, ils le disent ! Car le cinéma de Guéduiguian est de plein pied avec un sentiment peu courant chez les auteurs français : la volonté d’en découdre et d’éclaircir le monde. Le monde qui donne (ou pas) du travail, de l’argent, un logement… Et  le monde invisible qui donne (ou pas) accès aux sentiments d’amour, filiaux, amicaux.  Ici, Guédiguian réussit doublement : à réveiller une fibre sentimentale et une fibre politique. Anna, cardiologue à Marseille, part ainsi en Arménie, le pays de ses racines mais dont elle ignore à peu près tout, et qui met à l’épreuve du réel ses généreux idéaux communistes. Aidée par un homme d’affaires, puis par des rencontres de hasard, Anna s’est donnée sept jours pour retrouver son père et pour renouer un lien qui lui semble, confusément, plus essentiel que jamais. Le film parvient alors à un juste équilibre entre légèreté et gravité pour dire l’urgence d’être présent, c'est-à-dire engagé, avec tout ce qui nous entoure, là, au moment où l’on vit."