Bruno Dumont

Né à Bailleul (Nord) en 1958, Bruno Dumont échoue à entrer à l’IDHEC (ex-Fémis) et commence alors une vie de professeur de philosophie au lycée Saint Jacques de Hazebrouck. Trois ans plus tard, en 1986, il fait ses premiers pas derrière la caméra en tournant des films publicitaires. En 1993, il tourne un premier court-métrage, Paris, qu’il juge lui-même « maniériste, intellectuel et prétentieux », critique d'autant plus sévère qu'il honni son éducation bourgeoise et entretien une fascination pour les gens des classes populaires. Pour son premier film pour le cinéma, La Vie de Jésus, il déniche des acteurs non-professionnels dans le fichier emploi de sa ville natale. Le film remporte la Caméra d’Or au festival de Cannes 1997 ainsi que le Prix Jean Vigo. Dans un style toujours âpre et épuré, Dumont réalise en 1999 L’Humanité, récompensé lui aussi à Cannes par le Prix du Jury et un double prix d’interprétation pour son duo d’acteurs principaux non-professionnels. Il poursuit sa carrière au cinéma avec Twentynine Palms (2002), tourné en Californie puis Flandres (2006), retour dans le nord de la France qui lui vaudra à nouveau le Prix du Jury à Cannes. En 2012, il tourne avec Juliette Binoche, première actrice professionnelle à jouer dans l’un de ses films, pour incarner Camille Claudel durant son enfermement psychiatrique. Parmi ses sujets de prédilection, on retrouve le mystique et le religieux, qu’il aborde aussi bien dans La Vie de Jésus, L’Humanité, Hadewijch, mais aussi dans le dyptique Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc et Jeanne. Mais l'atypique cinéaste a plus d’une corde à son arc : en 2014, il surprend la critique en réalisant pour ARTE la série P’tit Quinquin, une comédie burlesque et absurde, dont la suite, Coincoin et les z'inhumains, sortira quatre ans plus tard, en 2018. Toujours dans le registre comique, il réalise en 2016 Ma Loute, avec Fabrice Luchini, Juliette Binoche et Valérie Bruni-Tedeschi.