Denys Arcand

Second rôle - Réalisation - Scénario

Biographie

Le Québec lui doit son plus grand succès international : Le Déclin de l'empire américain, qui éclipse Mon oncle Antoine (de Claude Jutra) au palmarès des références. Que le film tourne autour du sexe n'est évidemment pas étranger à cet engouement soudain pour la Belle Province...

Néanmoins, le film, qui a engendré beaucoup de polémiques, à la fois cinéphiliques, sociales, philosophiques... (et qui bénéficie d'une "suite", dix sept ans plus tard, avec Les Invasions barbares) s'intègre parfaitement dans l'oeuvre d'un cinéaste dont chaque titre propose une vision du monde envers laquelle le spectateur doit fortement trouver sa position morale. Le cinéma d'Arcand cherche toujours à provoquer le débat. Cela est encore plus clair lorsque l'on suit, chronologiquement, le parcours de Denys Arcand.

Né en 1941 à Deschambault (Québec), il suit des etudes d'histoire à l'université de Montréal puis entre à l'O.N.F. (Office National du Film) où il signe de nombreux documentaires. Les très controversés On est au Coton (1969), et Québec : Duplessis et après...(1970), manifestes politiques virulents, lui valent de quitter l'honorable institution.

Il réalise alors son premier long métrage de fiction, La Maudite Galette, sélectionné par la Semaine de la critique à Cannes, une réflexion sur la violence et le pouvoir de l'argent. Son deuxième long-métrage met en cause encore plus durement les mécanismes du pouvoir, cette fois, politique :  Réjeanne Padovani, s'inscrit dans la vague de films engagés du début des années 70, et reçoit un accueil enthousiaste lors de sa sélection par la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. Mais ces films ne dépassent pas le cercle des cinéphiles.

De retour à l'O.N.F en 1981, il y réalise Le Confort et l'indifférence, documentaire sur l'échec des indépendantistes lors du référendum de mai 1980. Après Le Crime d'ovide Plouffe (1974), adaptation d'un succès local et qui ne touche guère hors des frontières québécoises, Arcand connaît son premier triomphe avec Le Déclin de L'empire Américain (1985), Prix de la critique à Cannes, nommé aux Oscars et primé dans de nombreux festivals. Le film dresse le bilan d'une civilisation à travers la description des mœurs sexuelles de quelques intellectuels québécois.

En 1989, Arcand signe un nouveau succès, Jésus De Montréal, transposition de la vie du Christ dans le Québec contemporain et le milieu du théâtre. Le jury de Cannes, en 1989, décerna son prix à cette fable symbolique.

En 2000, Denys Arcand signe Stardom, une satire sur le désir de gloire et les pièges de la célébrité. Le film sera sélectionné dans de nombreux festivals et reçoit le prix du Meilleur Scenario par la Guilde des Auteurs, mais il est globalement mal reçu, par la critique et par le public, et semble marquer les limites du cinéma d'Arcand à l'intérieur d'un système parfois trop démonstratif.

En signant la suite du Déclin..., Les Invasions barbares, le cinéaste retrouve une large audience qui lui permet d'enchaîner en 2007 avec un film très ambitieux, L'Age des ténèbres. Arcand a voulu y mettre toutes ses impression et reflexions sur une époque contemporaine qu'il juge régressive et folle. Produit avec beaucoup de moyens et de savoir faire, il reste pourtant loin de l'efficacité brute de ses premières fictions ou de l'offensivité de ses premiers documentaires.