Icíar Bollaín

Réalisation - Scénario

Biographie

Elle est née à Madrid en 1967. Actrice gracile, elle a débuté à quinze ans dans Le Sud de Victor Erice et on l’a vue dans Land and Freedom de Ken Loach.

On la retrouve ainsi au générique de Malaventura (1988) de Manuel Gutiérrez Aragón, Un paraguas para tres (1992) de Felipe Vega, Leo (2000) de José Luis Borau,  Nos miran (2002) de Norberto Pérez ou encore Rabia (2009) de Sebastiàn Cordero.

Mais c'est comme réalisatrice qu'elle est surtout repérée avec des films de plus en plus ambitieux au fil du temps.

Après trois courts métrages, en 1995, Hola esta sola? est le premier long-métrage qu’elle écrit et réalise. Elle est alors, déjà, récompensée, lors de la 40e Semaine Internationale de Cinéma de Valladolid, par le Prix du Meilleur Réalisateur, le Prix du Public ainsi que la Mention Spéciale du Jury de la Jeunesse.

Avec Flores de otro mundo (1999), son premier film distribué en France, elle traite de l’immigration clandestine et le film obtient au Festival de Cannes le Grand Prix de la Semaine Internationale de la Critique.

Cinq ans plus tard, dans Ne dis rien (Te doy mis ojos), elle s’attaque à un autre sujet de société d’importance : la violence conjugale. Enorme succès lors de sa sortie en Espagne, cette fiction traitait de front un phénomène social qui frappe l’Espagne plus que tout autre pays européen sans pour autant simplifier les caractères.

Plus léger, en 2008, Mataharis est le portrait croisé de trois jeunes femmes détectives privées. Avec des thèmes bien ancrés dans la réalité actuelle la cinéaste dresse, à travers ses films, un constat sociétal et féminin des plus précieux.

L'ampleur de Même la pluie (2009) lui vaut d'être selectionné par l'Espagne pour réprésenter le pays comme Meilleur film étranger de l'année aux Oscar 2010. Dans cette épopée, écrite par son compagnon Paul Laverty (scénariste de nombreux films de Ken Loach : Sweet Sixteen, Carla' song, Le vent se lève...), Gael Garcia Bernal et Luis Tosar entreprennent le tournage d'un film en Bolivie. Leur sujet (l'arrivée des Conquistadores espagnols réduisant les Indiens à la soumission et à la mort) trouve alors un écho très contemporain lorsque, sur place, des sociétés étrangères confisquent l'eau des Indiens au profit de multinationales prônant le libéralisme économique.

Icíar Bollaín se place ainsi bel et bien sur le même terrain militant qu'un Ken Loach, offrant une reflexion politique incisive au cours d'une puissante fiction traversée par des personnages emblématiques. Son admiration pour le cinéaste anglais a d'ailleurs fait naître un livre dont elle est l'auteur intitulé Ken Loach, un observador solidario (un observateur solidaire), publié en novembre 1996 par El País Aguilar.