Jim Jarmusch

Second rôle - Réalisation

Biographie

Un indépendant, influencé par Nicholas Ray et la nouvelle vague française, au gout profond pour un rock mélancolique, toujours du côté des laissés-pour-compte. Tel est Jim Jarmusch. "Filmer se conjugue au présent définitif", dit-il. CV sommaire mais pas ordinaire d'un cinéaste ni sommaire ni ordinaire.

Nom : Jarmusch

Prénom : Jim

Date de naissance : le 22 janvier 1953

Origines : tchèques, allemandes, françaises, irlandaises... « Comment appelle-t-on les chiens issus de multiples croisements. Des bâtards, je crois. »

Lieu de résidence : New York, absolument.

Profession : cinéaste indépendant. Ce qui signifie se battre pour que ses films soient montrés.

Parrains en cinéma : d'abord, Nicholas Ray dont Jarmusch fut l'assistant (sur Nick's Movie, coréalisé par Wim Wenders). Ray mourut à la veille du tournage de son premier long métrage, Permanent Vacation (1979). Le film lui est dédié. On y voit le héros entrer dans un cinéma qui projette l'un de ses films, Les Dents du diable. Ensuite, Wim Wenders, avec qui il partage le goût du voyage, du road-movie et du noir et blanc. C'est ainsi Robby Muller, longtemps chef-opérateur de Wenders {Au fil du temps, Paris Texas...) qui a signé la photo noir et blanc de Down by Law et de Dead Man, ainsi que celle de Mystery Train, aux couleurs contrastées.

Influences : la nouvelle vague française et les séries B américaines.

Passion : la musique. Le héros de Permanent Vacation s'appelle Parker. C'est le vrai nom de l'acteur et en même temps, un hommage à Charlie Parker. John Lurie y joue un long solo de saxo. A chaque fois, de nombreux musiciens participent à ses films : John Lurie revient plusieurs fois. Dans Stranger than Paradise (1984) et Down by Law (1986), où l'on croise aussi Tom Waits. La voix de ce dernier accompagne Mystery Train, où I'on retrouve Joe Strummer, ex-leader des Clash, et Screamin' Jay Hawkins dans un film articulé autour de la figure mythique et fantomatique d'Elvis Presley. Encore Tom Waits, à la musique, pour Night on Earth. Dans Dead Man, apparaît Iggy Pop, méconnaissable, et Neil Young signe la B.O...

Premier succès : Stranger than Paradise, caméra d'Or au festival de Cannes en 1984. « C'était un film non pas bon marché mais très pauvre. Quand nous avons tourné dans ce petit motel, en Floride, toute l'équipe y logeait. Il n'y avait que quatre chambres. Nous n'avions pas assez de lits ; chacun à notre tour, nous dormions par terre. »

Son Amérique : celle des paumés, des désœuvrés et des laissés-pour-compte. « Je porte sur mon pays le regard d'un étranger. » Parmi ses amis, l'Italien Roberto Benigni, le Finlandais Aki Kaurismaki... « C'est ce que j'aime dans le cinéma : cette réunion de gens d'horizons très différents, tous complètement fous, chacun à sa façon, et qui travaillent dans le même sens. » Dans Dead Man, l'équipe technique se composait, entre autres, de jeunes New-Yorkais, de motards de Phoenix, de surfeurs californiens, de camionneurs, d'Anglais excentriques, de vrais cow-boys... A l'inverse, tous les films de Jarmusch laissent un profond sentiment de solitude.

L'avenir : « Filmer se conjugue au présent définitif. Je n'imagine rien. J'espère le cinéma définitivement présent. »Philippe Piazzo