"Incandescent. Les quatre cents coups de Pio, un petit Gitan de 14 ans vivant au sein d’une communauté fermée dans le sud de l’Italie. Rapines de tous styles et aventures échevelées font le quotidien de cet enfant grandi trop vite qui désire être un homme à tout prix. Une fiction fortement imprégnée de réalité, tournée in situ et incarnée par des Roms italiens. On pense constamment aux films de Jean-Charles Hue (Mange tes morts) tournés dans la communauté yéniche. On retrouve pratiquement le même schéma narratif chez Carpignano, adoubé par le maestro Scorsese (coproducteur), mais en plus sophistiqué ; quelques séquences oniriques superfétatoires servent sans doute à donner au film une légitimité festivalière. Mais l’énergie folle de cette geste balaie ces réserves ponctuelles."

"Second rôle épatant dans Mediterranea, l’ado tzigane porte ici l’aventure, et l’immigré burkinabé Koudous le rejoint cette fois au second plan. Le corps adolescent est à l’affût, gigote, trafique, fait circuler l’argent, et son visage en pleine mutation incarne l’aplomb comme le désarroi masqué. Comment devenir un homme, dans un monde où l’on joue des coudes, où les aînés s’absentent, où exister, c’est parfois trahir. Carpignano emballe encore par sa maîtrise et sa vivacité, avec ce nouvel épisode de saga humaniste et sans fard. Filmer le passage, la rudesse et la bienveillance malgré tout. Un défi ambitieux que Martin Scorsese a décidé de défendre en devenant producteur exécutif du projet. Bel hommage d’un aguerri à un junior. Et bel encouragement à continuer, avec cette force de vie qui habite chaque plan de ce lumineux séjour italien. En attendant le prochain opus annoncé pour clore le triptyque."

"Après « Mediterranea » sur la crise des migrants, Jonas Carpignano retrouve les exclus du sud de l’Italie avec ce portrait d’un jeune enfant rom qui va devoir grandir en subvenant aux besoins de sa famille. Entre réalisme et poésie assumée, voilà un film vivifiant, noir mais plein d’espoir, porté par le charisme étonnant de son jeune acteur amateur fétiche, Pio Amato. Scorsese coproduit le film et on comprend pourquoi : c’est un drame solaire comme il les aime."