Je ne connaissais pas Tomm Moore mais quand j’ai vu Le peuple loup j’ai eu envie d’en voir plus. C’est tellement rare, des films d’animation sur l’Irlande conçus par des Irlandais‧es (enfin… des films connus, en tout cas…) ! On sent que celui-ci est son premier. Le rythme est plus lent, j’ai eu un peu plus de mal à accrocher. Il faut dire aussi qu’il était plus tard et que j’ai été un peu déçu par les accents stéréotypés des différents moines. Ceci dit, on voit germer la patte qui annonce Le peuple loup : des graphismes extraordinaires et plutôt inédits dans leur style, un récit fondé sur le folklore irlandais qui amène à des choix scénaristiques originaux en même temps qu’un autre type de mythologie que celles auxquelles on est habitué‧es en Occident, une histoire forte sur des mélopées aux voies enfantines mais pas moins puissantes... J’ai trouvé assez inédit de prendre une abbaye comme fond d’une histoire pour enfants, avec un héros destiné à devenir moine, entouré de personnages assez vieux, ça a dû représenter un vrai défi de les rendre attachants. La question de la séparation entre nature et culture est également posée, de même que la peur et le retranchement derrière des barrières. Je n’ai pas été très séduit par l’approche « barbares » des vikings, même si ça ne fait pas de mal d’avoir un autre point de vue sur le sujet que celui de la série Vikings qui glorifie la colonisation et les massacres comme si c’était lolilol de tuer et violer masse de gens pour leur piquer leurs terres. On sent bien les blessures de l’Irlande dans les films de Moore, et comment elles sont parvenues jusqu’à lui personnellement. Là encore, je suis resté scotché à plusieurs moments en me disant : « mais il est horrible, ce film, en fait ! » tellement les scènes de violence sont bien représentées. Je suis demeuré stupéfait devant les graphismes, notamment ceux de la forêt, avec dès l’entrée ces rangées d’arbres aux troncs longilignes et aux cimes éloignées. Ça rappelle le style des peintures médiévales, qu’on peut retrouver dans La Belle au bois dormant de Disney mais avec la force des décors de Michel Ocelot du fait de leur côté « figé » et en même temps très vivant. Enfin voilà, une fois de plus une histoire atypique aux rebondissements pas du tout classiques, tiraillés entre la représentation de blessures réelles et le fantasme d’une fin heureuse qui en fait un très beau récit, sur fond de graphismes spectaculaires… C’est décidé : j’en veux plus, ce soir je regarde Le chant de la mer !

Le peuple loup, Chant de la mer, et ...ce film, tout aussi réussi par l'équipe merveilleuse de Tomm Moore. A ne pas rater, évadez vous !

Il semble bien que Tomm Moore soit une valeur sûre de l'animation: c'est beau et puissant. Un peu dur pour de jeunes enfants (plus que "Le peuple loup"), mais accessible tout de même, et ils ont vraiment accroché.

Premier long métrage de Tomm Moore, découvrez Bran, jeune moine qui rêve de finir son apprentissage et de devenir le meilleur enlumineur de l'Abbaye de Kells. C'était sans compter sur l'invasion des Vikings... Bran va devoir faire preuve de courage et de persévérance, heureusement il peut compter sur ses amis. Un long métrage d'une grande finesse graphique et la musique vous suit bien après les dernières images. A voir absolument !