Après 20 ans de mariage avec Richard, Maria décide de quitter le domicile conjugal. Une nuit, elle part s’installer dans la chambre 212 de l’hôtel d’en face. De là, Maria a une vue plongeante sur son appartement, son mari, son mariage. Elle se demande si elle a pris la bonne décision. Bien des personnages de sa vie ont une idée sur la question, et ils comptent le lui faire savoir en se manifestant dans cette chambre 212. Le premier à toquer à la porte est Richard, à 20 ans...
Premier rôle : Chiara Mastroianni
Premier rôle : Benjamin Biolay
Premier rôle : Vincent Lacoste
Second rôle : Camille Cottin
Second rôle : Stéphane Roger
Second rôle : Marie-Christine Adam
Second rôle : Charlie Morgan
Second rôle : Harrison Arevelo
Second rôle : Carole Bouquet
Réalisation : Christophe Honoré
Scénario : Christophe Honoré
Producteur : Philippe Martin
Producteur : David Thion
Directeur de la photo : Rémy Chevrin
Montage : Chantal Hymans
Son : Carlo Thoss
Décors : Stéphane Taillasson
Costumes : Olivier Bériot
- Date de sortie en salles : 09 octobre 2019
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langue : Français
- Date de production : 2019
- Pays de production : Belgique
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Critiques (3)
- Bande à part.fr - Hélène Robert: Chambre 212"Maria (Chiara Mastroianni) retrouve, le temps d’une nuit, les fantômes de ses amants perdus, parmi lesquels son actuel mari Richard (Benjamin Biolay) à l’âge où ils se sont rencontrés (Vincent Lacoste). Et l’amour de jeunesse de son compagnon (Camille Cottin). Contrairement à ce qu’un tel synopsis pourrait suggérer, l’intrigue n’est en rien alambiquée. Plus intéressant surtout : Chambre 212 est un film tenu et inspiré.
Depuis Plaire, aimer et courir vite (2018), Christophe Honoré semble construire un nouveau cycle à sa carrière. Un geste créatif plus mature que les précédents ; la synthèse des thèmes et des formes engagés jusqu’alors. Tandis qu’il avait pu décevoir à dépeindre les sentiments humains dans Non ma fille tu n’iras pas danser (2009) et Homme au bain (2001), le réalisateur réinvestit à présent ses qualités de metteur en scène et de conteur d’histoires.
Pour notre plus grand bonheur. Car, pour être devenu l’étendard d’une génération de spectateurs épris de romantisme et de littérature, il avait su briller par deux aspects : une partition enchantée des relations amoureuses et des mises en scène au caractère ludique. Avec Chambre 212, ces qualificatifs renaissent.
Voilà une œuvre tenant en un mouvement fluide et émerveillant : en un souffle ! Pareil charme avait déjà fait des Chansons d’amour (2007), fable amoureuse musicale sur les attachements et la mort, un film marquant pour toute une génération de jeunes adultes.
Aujourd’hui, Christophe Honoré troque les refrains pour des dialogues au ton rohmérien, métaphorique, percutant. Tout aussi mélodieux. Afin d’évoquer le désir charnel qu’elle éprouvait dans ses jeunes années pour son mari Richard, Maria résume ainsi : « Il suffisait que tu te mettes au piano pour que je fonde comme un sucre dans du thé ».
Trouvailles textuelles et formelles, Chambre 212 propose une nouvelle et étonnante variation du couple amoureux infidèle en mal de fougue. Auprès de ce couple d’intellectuels, le traditionnel trio amoureux cède. Ils sont quatre et plus à s’aimer. Pourtant, il est moins question de polyamour que de quête de l’être aimé et d’un éternel amour.
Suite à une dispute, Maria s’installe pour prendre du recul sur son histoire sentimentale en face de l’appartement où reste son mari. Elle se retrouve alors à étreindre le souvenir d’un corps qu’elle a follement aimé. Quelle ingéniosité dans cet enchevêtrement abouti du passé et du présent, où le flash-back n’est pas en sépia, mais se vit dans l’instant.
Quel amusement que de découvrir une allégorie de la volonté de Maria dans les traits d’un sexagénaire débonnaire lui pardonnant ses écarts conjugaux !
Quelle beauté dans la texture des décors et de cette neige artificielle qui s’abat sur le couple en crise ! Météo mélancolique sur deux êtres s’aimant au passé. Clin d’œil au cinéma d’Alain Resnais (Cœurs, 2006) ?
Et quel plaisir à voir jouer ces acteurs réunis! Leur affection sur le plateau de tournage déborde de l’écran de projection. Malgré la fantaisie du propos, ils parviennent à nous faire croire à leurs liens.
Enfin, il y a l’ultime ravissement : Chiara Mastroianni, l’impériale Maria. Bien que le dernier plan ne soit pas sans rappeler l’affiche d’un précédent film de Christophe Honoré, Non ma fille, tu n’iras pas danser (2009), Maria n’a rien à voir avec les autres personnages qu’elle a pu interpréter à ses côtés. Flamboyante, indocile, attachante, elle rappelle Rita Hayworth dans Gilda (Charles Vidor, 1946). Son prix d’interprétation féminine dans la sélection Un Certain Regard à Cannes cette année est amplement mérité."
- Le Nouvel Observateur - Jérôme Garçin: Chambre 212"A 49 ans, Christophe Honoré n’en finit pas de plaire, d’aimer et de courir vite. Or, jamais il ne tombe. Ce Fregoli barbu est un mystère. Qu’il écrive pour les enfants (une trentaine de fables, dont « Noël c’est couic » et « J’élève ma poupée »), réinvente au cinéma « la Princesse de Clèves », « les Malheurs de Sophie », les « Métamorphoses » d’Ovide ou « Ma mère » de Georges Bataille, mette en scène des opéras de Mozart, Verdi, Poulenc, Debussy et Puccini (« Tosca », l’été dernier, à Aix-en-Provence), mythifie au théâtre, ce purgatoire terrestre, les auteurs du « Nouveau Roman » et ses « Idoles » des années 1980, dont Koltès, Demy, Lagarce, Guibert, toutes renversées par le sida, ou qu’il adresse une lettre bouleversante à sa fille de 10 ans (« Mon père »), Christophe Honoré, faussement éparpillé, est toujours fidèle à son histoire, ses admirations, ses détestations aussi.
Il ne se démultiplie que pour mieux se ressembler. Le fameux mot de Cocteau : « Ce que l’on te reproche, cultive-le, c’est toi-même » lui va comme un gant. Au moment où l’on apprend que, ajoutant un défi à un pari et une dette à une reconnaissance, il va adapter et monter, à la Comédie-Française, en avril prochain, « le Côté de Guermantes », de Proust, sur le deuil de l’enfance et les illusions amoureuses à l’heure de l’affaire Dreyfus, voici que sort, le 9 octobre, son nouveau film, « Chambre 212 », où s’enferme une femme à la recherche du temps perdu.
Maria (Chiara Mastroianni, qui n’a pas volé, pour l’un de ses plus beaux rôles, son prix d’interprétation à Cannes) décide de quitter leur domicile de Montparnasse. En couple depuis vingt ans avec Richard (Benjamin Biolay), cette prof d’histoire ne veut plus lui infliger le spectacle de ses multiples liaisons avec de jeunes amants.
Depuis la chambre 212 de l’hôtel d’en face (cf. l’article 212 du Code civil instituant la fidélité des époux), Maria, dont le Jiminy Cricket a la voix de Charles Aznavour, peut désormais observer en plongée le désarroi de son mari, qui tourne dans leur appartement tel un fauve en cage, et faire surgir du passé tous ceux qu’elle a aimés, y compris Richard, mais à 25 ans (il a alors les traits et l’aplomb de Vincent Lacoste)."
- Culturopoing.com - Carine Trenteun: Chambre 212"Richard (Benjamin Biolay) découvre inopinément l’infidélité de sa femme Maria (Chiara Mastroianni), professeure en histoire de la justice et procédure, après vingt-cinq ans de vie commune. Avec un aplomb confondant, celle-ci lui explique que « c’est la loi des couples qui durent », alors qu’il confesse, lui, ne l’avoir jamais trompée. Pour réfléchir et prendre du recul, Maria décide de s’installer pour la nuit à l’hôtel d’en face, chambre 212, dont la vue donne sur son domicile conjugal où se morfond Richard. Son besoin d’être seule pour faire le point est rapidement perturbé par l’arrivée de Richard, mais à l’âge de 25 ans (Vincent Lacoste), et d’Irène, son amour de jeunesse (Camille Cottin) qu’il a connu avant d’épouser Maria.
De la matière de ce couple qui a atteint un point critique, dont on ignore s’il va ou non exploser, Christophe Honoré façonne pour la première fois une comédie, une variante de la comédie du remariage, avec une femme dans le rôle du personnage adultérin. Dès l’ouverture du film, Maria sort de derrière le rideau où elle était cachée pour interrompre une discussion entre son jeune élève-amant Asdrubal (Harrison Arevalo, le Cyril Collard des Idoles) et son officielle, et rompre au passage avec lui. Le générique la suit dans la rue, marchant d’un pas décidé, et se retournant sur les garçons qu’elle croise. Son appétit de vie est assumé. Son assurance face à son mari fataliste, qui ne s’énerve pas en découvrant qu’il a été trompé depuis longtemps, est d’une mauvaise foi jubilatoire.
Lieu de transit, d’escapade amoureuse, de baise, l’hôtel dans le cinéma de Christophe Honoré, c’est une très longue histoire, au point même d’avoir appelé un film Hôtel Kuntz, un des nombreux hôtels présent aussi dans Les Bien-aimés, où le personnage de Catherine Deneuve retrouve son amant, Miloš Forman. Ici, l’hôtel Lenox Montparnasse autorise la magie : les pensées de Maria se matérialisent. Ainsi, une porte de la chambre 212, véritable représentation de son cerveau, s’ouvre sur Vincent Lacoste, incarnant le Richard épris, qu’elle a épousé, et qui contrairement à sa version actuelle du Richard amoureux blessé resté chez eux en chaussettes et grosse veste, ne la ménage pas, la bouscule, l’attaque sur tous les fronts. Magie de la magie : Irène, le premier amour de Richard, que Maria n’a jamais vue, vient se joindre à la conversation.
La mise en scène constamment inventive, pleine de théâtralité, rappelle celle d’Alain Resnais – quel beau détournement de Cœurs !– et celle de Bertrand Blier : on ne sait jamais où le film va aller, mais nous y plongeons avec plaisir. De cette chambre 212, le huis clos s’ouvre sur d’autre lieux et d’autres temporalités. L’apparition de la Volonté vaut bien celle du cancer du Bruit des glaçons. Les dialogues sont aussi savoureux que ceux de son aîné. Le plaisir de ce quatuor d’acteurs à mettre ces mots en bouche se savoure à chaque réplique, et participe à la musicalité du film, au point que les silences sont remplis de leurs échos. Si Christophe Honoré est, selon moi, le réalisateur qui sait le mieux filmer les peaux, la description qu’il en propose ici par l’intermédiaire de Benjamin Biolay est tout aussi troublante. Désir, sexualité, usure du couple, introspection, les phrases se répondent délicieusement, comme chez Woody Allen.
Chiara Mastroianni n’avait jamais été aussi bien filmée depuis Non ma fille tu n’iras pas danser. Le cinéaste lui offre ici son rôle le plus drôle et lumineux, qu’elle incarne avec une malicieuse aisance, récompensé du Prix d’interprétation dans la catégorie « Un Certain Regard » à Cannes cette année. Vincent Lacoste en mari scandalisé, et qui s’amuse que son double actuel ne le reconnaisse pas, est parfait aussi, tout comme les nouveaux de la troupe, Benjamin Biolay et Camille Cottin. Tous font rire et tous sont touchants. Car la grande élégance de Christophe Honoré est d’utiliser les formes les plus légères pour faire rire, sans amenuiser les émotions les plus profondément tristes. Chambre 212 est une exquise fantaisie virevoltante, une précieuse proposition de liberté."
vos avis (60)
Tout voir- Anthony19 février 2024
- Isabelle11 février 2024Moi j'adore cela, émotion, amour, humour, mise en scène originale et excellents acteurs !
- Lino04 février 2024
- Cécile08 juin 2022Complétement barré ce film.. et pourtant j'aime tous les acteurs !
- Compte pro26 mars 2022
- Alexander04 juin 2021ç'eût été plus organique dans une comédie musicale qui s'assume
- Compte pro07 mai 2021Une balade fantasmée dans la nébuleuse du désir et du libertinage. Une remise en question provocante et sublime aux personnages et dialogues truculents. Un ton théâtral qui donne à cette comédie une légèreté bienvenue !
- LAURIANE01 avril 2021
- ESTELLE14 janvier 2021J'ai aimé le fond, fait de problématiques actuelles (qu'est qui fait durer un couple, comment faire avec le/les désirs, la possession est-elle de l'amour). J'ai aimé la forme, soignée mais sans trop d'artifice (cadrage, dialogues, jeu d'acteur). J'ai beaucoup aimé le mélange des mondes réels et imaginaires. Un grand merci au réalisateur de nous offrir du cinéma, son cinéma.
- marie-dominique19 décembre 2020
- CAROLINE19 novembre 2020
- Beryl31 octobre 2020Etrange comme du Honoré. Pas désagréable mais pas génial non plus. De bons acteurs (enfin surtout de bonnes actrices à vrai dire). En résumé : mouais....
- David07 août 2020L'idée de départ est originale. Mais c'est mauvais. Juste mauvais.
- Marion31 juillet 2020Je ne sais que penser ...
- Étienne04 juillet 2020J'ai passé un agréable moment devant ce film très bien joué, poétique et surprenant.
- camille5022@aol.com23 mai 2020
- camille5022@aol.com23 mai 2020
- Véronqiue03 mai 2020Petite comédie qui se laisse regarder, un peu bébête par moment, pseudo-psycho-philosophique à d'autres, un brin naïve et frisant la leçon de morale. En revanche, il y a une certaine esthétique qui ressort dans les dialogues, joliment articulés par les acteurs, et les effets tels qu'une pluie de cendres sur le lit conjugal ou les portes qui claquent dans le vide laissant entrer un aïeul ou les souvenirs du passé. À voir pour se distraire, mais la comédie semble s'adresser plutôt à un public de quarantenaires en quête de réponses.
- Marie-Dominique30 avril 2020Belle création remplie d'amour, saupoudrée d'un esprit libre. Espieglerie et jeux d'acteurs merveilleux. J'ai adoré.
- Marie-Dominique30 avril 2020Belle création remplie d'amour, saupoudrée d'un esprit libre. Espieglerie et jeux d'acteurs merveilleux. J'ai adoré.