De haut(s) en bas, portrait d’un artiste qui n’en finit plus de hanter la mémoire collective, entre biopics et refrains populaires.
 
"Le jour où il est mort, il y a eu vraiment comme une sorte de court-circuit national", se souvient l’écrivain Yann Moix, réalisateur de Podium. À l’annonce de la tragédie, ce 11 mars 1978, des grappes de jeunes femmes hurlent leur désespoir sous les fenêtres du chanteur tandis que la France tout entière, pétrifiée, pleure la fin d’une époque de légèreté pailletée.Victime de sa maniaquerie – électrocuté en voulant redresser une applique dans sa salle de bains –, Cloclo, en disparaissant prématurément à l’âge de 39 ans, a pourtant atteint son objectif suprême : accéder au rang d’icône éternelle. Une ambition à la démesure de son énergie endiablée et de sa force de travail hors du commun, puisées dans la fêlure originelle du déracinement. Chassé de son jardin d’Éden égyptien suite à la nationalisation du canal de Suez, l’auteur de "Comme d’habitude", repris entre autres par Sinatra et Sid Vicious, trouvera dans la soul américaine – et ses covers francisées – un moyen de se reconnecter avec les rythmes orientaux de son enfance. De shows millimétrés en unes de magazines, il devient alors une inusable machine à tubes et à rêves pour la jeunesse des sixties.

 
Ombres et lumières
Roi du tempo et despote des plateaux, rongé par l’angoisse de sa finitude et obsédé par les très jeunes filles, Claude François a mené une existence survoltée, entre "coups de colère et coups de foudre". Scandé par ses innombrables succès et de savoureuses images d’archives, le film de Karl Zéro et Daisy d’Errata donne également la parole à des fans toujours inconsolables, à des artistes de sa génération (Dani, Alain Chamfort) et à ses proches collaborateurs (une ex-Clodette, son arrangeur Jean-Claude Petit…) pour revisiter ces multiples facettes et tenter de décrypter les raisons du mythe Cloclo, au parfum de nostalgie des Trente Glorieuses.

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