
El Reino
2H11Cinéma / DrameEspagne
Manuel López-Vidal, vice-secrétaire régional d'un parti politique, est sur le point de satisfaire son immense ambition en obtenant un mandat au niveau national. Or, les médias ont des preuves de ses manigances passées et présentes, et de celles de ses camarades de parti. Manuel est convoqué par la présidente du parti, en accord avec la transparence totale voulue par un nouveau membre. Manuel se rend compte assez vite qu'il va être le seul à payer, car ses camarades impliqués risquent de l'accabler pour sauver leur peau... Après "Que Dios nos perdone", Rodrigo Sorogoyen met de nouveau sa maitrise au service d'un polar nerveux qui dessine une facette ultra contemporaine de l'Espagne.
Premier rôle : Antonio de la Torre
Premier rôle : Mónica López
Second rôle : Josep Maria Pou
Second rôle : Nacho Fresneda
Second rôle : Ana Wagener
Second rôle : Barbara Lennie
Second rôle : Francisco Reyes
Second rôle : Luis Zahera
Réalisation : Rodrigo Sorogoyen
Scénario : Isabel Peña
Scénario : Rodrigo Sorogoyen
Producteur : Gerardo Herrero
Producteur : Mikel Lejarza
Producteur : Mercedes Gamero
Producteur : Atresmedia Cine
Directeur de la photo : Álex de Pablo
Montage : Alberto del Campo
Son : Alfonso Raposo
Musique originale : Olivier Arson
Décors : Miguel Ángel Rebollo
Costumes : Paola Torres
- Date de sortie en salles : 17 avril 2019
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langues : Français, Espagnol
- Date de production : 2018
- Pays de production : Espagne, France
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Critiques (2)
La Voix du Nord - Christophe Caron: El Reino
" La voilà, la bonne claque du mois d’avril… Une plongée suffocante dans le marigot des politiciens espagnols corrompus, un Baron noir puissance 10 qui a remporté sept Goya (l’équivalent de nos César). Précisons que la péninsule ibérique est encore traumatisée des procès qui se sont enchaînés ces dernières années, impliquant plusieurs partis dans des affaires de détournements, de fraudes, d’enrichissement… Mais là où le film de Rodrigo Sorogoyen fait merveille, c’est qu’il ne s’encombre pas de décortiquer les fastidieux processus de corruption. Peu importe en fait. El Reino (« Le Royaume » en espagnol) se concentre en revanche sur un personnage que la caméra, portée le plus souvent à l’épaule, ne va pas lâcher pendant plus de deux heures, enivrée par une bande-son électro entêtante."
La Croix - Céline Rouden: El Reino
"Pour bâtir ce thriller politique haletant, le réalisateur Rodrigo Sorogoyen s’est directement inspiré des scandales qui ont émaillé la vie publique espagnole au cours des dix dernières années, révélant un système de corruption quasiment institutionnalisé. On pense à l’affaire Gürtel qui a éclaboussé en 2009 de nombreux cadres du Parti populaire, mais le film ne cite à dessein ni nom de parti ni localisation comme pour mieux en souligner la portée universelle.
Une condition indispensable, selon le cinéaste, pour se centrer sur l’aspect humain plus que politique de ce phénomène. « Nous voulions faire un film à suspense qui accroche le spectateur mais qui parle aussi des êtres humains et de leur noirceur, explique-t-il. Le sujet est la corruption pas seulement politique mais aussi humaine. Le mensonge comme façon de vivre. »
De ce parti pris découlait un second choix décisif, celui de raconter l’histoire du point de vue de Manuel, le corrompu, et non de celui de l’autorité morale qui dévoile et réprime le scandale. La caméra collée au personnage, interprété par l’impressionnant Antonio de la Torre présent dans toutes les scènes, nous entraîne ainsi dans la spirale de dénis et de mensonges dans laquelle il va peu à peu s’enfermer pour sauver sa peau, plutôt que de reconnaître ses torts et assumer sa culpabilité. L’impression qui en résulte est glaçante mais plonge le spectateur avec le héros dans cette fuite en avant mortifère.
Remarqué pour son précédent long métrage, Que Dios nos perdone, enquête sur un tueur de vieilles dames à Madrid sur fond de mouvement des Indignés et de Journées mondiales de la jeunesse, le jeune réalisateur impressionne une fois de plus par la virtuosité de sa mise en scène. Elle scinde le film en deux parties opposées.
La première, survoltée, lumineuse, bavarde, outrée – on pense parfois à Sorrentino – nous introduit sans préambule dans une réalité crapuleuse dont on a du mal, et c’est à dessein, à bien comprendre tous les rouages. La seconde, sombre, pluvieuse, trépidante, reprend les codes plus classiques du polar pour conduire son héros jusqu’à sa destinée finale, faisant se refermer sur lui-même un piège qu’il a contribué à créer.
La réussite de ce film noir confirme en tout cas le talent de toute une nouvelle génération de cinéastes espagnols qui utilisent le genre pour tendre à la société espagnole le miroir de ses turpitudes et de son mal-être."
Une condition indispensable, selon le cinéaste, pour se centrer sur l’aspect humain plus que politique de ce phénomène. « Nous voulions faire un film à suspense qui accroche le spectateur mais qui parle aussi des êtres humains et de leur noirceur, explique-t-il. Le sujet est la corruption pas seulement politique mais aussi humaine. Le mensonge comme façon de vivre. »
De ce parti pris découlait un second choix décisif, celui de raconter l’histoire du point de vue de Manuel, le corrompu, et non de celui de l’autorité morale qui dévoile et réprime le scandale. La caméra collée au personnage, interprété par l’impressionnant Antonio de la Torre présent dans toutes les scènes, nous entraîne ainsi dans la spirale de dénis et de mensonges dans laquelle il va peu à peu s’enfermer pour sauver sa peau, plutôt que de reconnaître ses torts et assumer sa culpabilité. L’impression qui en résulte est glaçante mais plonge le spectateur avec le héros dans cette fuite en avant mortifère.
Remarqué pour son précédent long métrage, Que Dios nos perdone, enquête sur un tueur de vieilles dames à Madrid sur fond de mouvement des Indignés et de Journées mondiales de la jeunesse, le jeune réalisateur impressionne une fois de plus par la virtuosité de sa mise en scène. Elle scinde le film en deux parties opposées.
La première, survoltée, lumineuse, bavarde, outrée – on pense parfois à Sorrentino – nous introduit sans préambule dans une réalité crapuleuse dont on a du mal, et c’est à dessein, à bien comprendre tous les rouages. La seconde, sombre, pluvieuse, trépidante, reprend les codes plus classiques du polar pour conduire son héros jusqu’à sa destinée finale, faisant se refermer sur lui-même un piège qu’il a contribué à créer.
La réussite de ce film noir confirme en tout cas le talent de toute une nouvelle génération de cinéastes espagnols qui utilisent le genre pour tendre à la société espagnole le miroir de ses turpitudes et de son mal-être."